Le pétrole finit à plus de 75 dollars à New York pour la première fois en un an

[14/10/2009 21:47:20] NEW YORK (AFP)

photo_1255551170274-1-1.jpg
à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Les prix du pétrole ont terminé au-dessus des 75 dollars à New York mercredi, pour la première fois depuis un an, avec le soutien d’un dollar faible.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre a terminé à 75,18 dollars, en hausse de 1,03 dollar par rapport à la clôture de mardi, pour sa cinquième séance de progression consécutive. Il est même monté brièvement à 75,40 dollars.

La dernière fois que le baril de référence avait clôturé au-dessus de ce seuil, il y a exactement un an, le 14 octobre 2008, il valait plus de 78 dollars.

A Londres, sur l’InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 70 cents à 73,10 dollars.

“La fermeté du marché pétrolier peut s’expliquer quasiment totalement par la baisse du dollar et la hausse” de Wall Street, a indiqué Ellis Eckland, analyste indépendant.

Le dollar a poursuivi sa chute mercredi, tombant à son plus bas niveau depuis 14 mois face à l’euro, un phénomène qui encourage les investisseurs à investir dans les matières premières.

Ceux munis d’autres devises voient en effet leur pouvoir d’achat renforcé, tandis que de nombreux participants cherchent par ailleurs à se protéger contre des risques d’inflation et la dépréciation de la monnaie américaine.

En outre, l’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a dépassé mercredi les 10.000 points pour la première fois depuis début octobre 2008, période de la faillite dramatique de la banque d’affaires Lehman Brothers.

En six mois, les prix du pétrole ont gagné environ 60%, alors que la monnaie américaine a reculé de plus de 10% face à l’euro.

Avec un passage au-dessus de 75 dollars, “les techniciens (les courtiers qui se basent sur l’analyse technique des marchés, ndlr) seront impressionnés et cela pourrait provoquer des achats supplémentaires”, a noté Adam Sieminski, de Deutsche Bank.

Mais le niveau de clôture, seulement quelques cents au-dessus du seuil, devra être confirmé pour être convaincant, selon Ellis Eckland, pour qui la performance du brut a même été décevante comparée à l’évolution du marché des changes et des places boursières.

Les cours de l’or se sont repliés mercredi, autre signe que les matières premières n’ont pas pleinement profité du tremplin offert par le dollar et la Bourse, a noté l’analyste.

Cette clôture au dessus de 75 dollars représente tout de même une sortie des marges étroites dans lesquelles le baril évoluait depuis plusieurs mois, entre 65 et 75 dollars.

Le baril s’était déjà frotté à l’obstacle le 25 août. Il s’y était alors lourdement heurté en séance, finissant la journée en baisse d’environ 3%.

Pour Adam Sieminski, les investisseurs manifestent ainsi leur espoir que l’offre et la demande vont se rééquilibrer, sur fond de reprise économique.

En l’espace de quelques jours, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) puis l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont relevé leurs prévisions de demande d’or noir pour 2010.

Les chiffres des importations de brut par la Chine, publiés mercredi, se sont en plus révélés “vigoureux”, selon Amrita Sen, de Barclays Capital.

L’économiste en chef de l’AIE, Fatih Birol, a par ailleurs mis en garde contre une future hausse des prix du brut, alors que les investissements dans l’exploration et la production de pétrole ont chuté de 20% depuis 2008.