L’ADEA ‘’intègre’’ la BAD et renouvelle ses ambitions pour le continent…

Par : Tallel

A l’occasion de officielle du transfert de l’Association pour le
développement de l’éducation en Afrique ‘’ADEA’’ à Tunis –plus précisément à
la Banque africaine de développement –actuellement délocalisée en Tunisie-,
et en marge de cet événement, l’Association a tenu la 22ème session de son
Comité directeur, dans un hôtel situé dans la banlieue nord de Tunis, en
présence des cadres de l’Association et de la BAD, des ministres africains
en charge de l’Education, ainsi que quelques journalistes.

La question qui se pose maintenant est de savoir si ce transfert en
Afrique et plus précisément au sein de la BAD aura un quelconque impact
positif sur l’éducation dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Espérons
que oui, surtout que la BAD contribue, elle aussi, au développement de ce
secteur avec une enveloppe financière importante.

Mais ne l’oublions pas, l’ADEA est avant tout un forum et non une
institution, et de ce fait, elle n’a pas de pouvoir contraignant.

Cependant, l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique,
forum pour le dialogue sur les politiques éducatives en Afrique
subsaharienne, est constitué d’un réseau de professionnels, de praticiens et
autres chercheurs dans le domaine de l’éducation, qui essaie tant bien que
mal de lier un fil conducteur entre les différents ministères de l’éducation
et organismes de coopération au développement. En tant que tel, elle joue un
rôle catalyseur pour les réformes de l’éducation.

A priori l’objectif de l’ADEA de ‘’lutter’’ pour une éducation pour tous
en Afrique est noble et doit être salué, mais il est impératif que les
dirigeants africains considèrent que l’éducation ou l’enseignement en
général n’est pas un coût mais plutôt un investissement. D’abord parce que,
comme l’a si bien dit Mme Zeïnab Baki, vice-présidente de la BAD, les
personnes non scolarisées constituent à la foi un fardeau pour la communauté
nationale et un terreau pour les troubles de tous ordres ; ensuite parce que
le développement d’un pays se mesure à l’aune de la qualité de son système
éducatif. D’ailleurs, dans l’histoire de l’humanité, on n’a pas encore vu un
pays se développer avec plus de la moitié de sa population analphabète.

En somme, il est indispensable que les pouvoirs publics allouent des
budgets conséquents à la formation des ressources compétentes.

Et c’est comme souvent le cas dans ce genre de rencontre, on n’a pas
manqué de trouver un coupable à l’état actuel de l’éducation en Afrique, à
savoir l’aide jugée par trop insuffisante, comme l’a indiqué la ministre
sud-africaine de l’Education, Mme Naledi Pandor. Or, à notre avis, il faut
rompre avec cette façon de penser. Les pays africains n’ont pas été les
seuls à avoir subi la colonisation, d’autres l’ont été mais qui s’en sont
bien sortis. Donc, la question qui se pose est de savoir pourquoi, sur
beaucoup de plans, l’Afrique est à la traîne.

Par ailleurs, et lors de la conférence de presse qui a été organisée
pendant la pose café, les questions des journalistes ont porté sur la
transparence et l’efficacité de l’ADEA, mais son apport pour l’éducation en
Afrique. A la question de savoir si le temps de faire de pression sur les
Etats africains pour qu’ils allouent un budget conséquent au secteur de
l’enseignement, la réponse du président –et des autres membres- de
l’Association a été du genre, ‘’ce n’est pas possible’’.

En outre, le secrétaire exécutif de l’ADEA, M. Ahlin Bylli-Cataria, a
souligné que le transfert de l’Association en Tunisie est de nature à
constituer un pont entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, tout en
ajoutant que déjà le ministre algérien de l’Education est membre du Comité
directeur de l’ADEA. Ceci étant, nous ne pensons pas que cela soit quelque
chose de très significatif, sur le plan des relations entre Etats, et ce
d’autant plus qu’il existe beaucoup en matière d’éducation et de formation
entre les pays du Maghreb et ceux d’Afrique au sud su Sahara.

Pour toute autre information : Association pour le développement de
l’éducation en Afrique (ADEA) ; Institut international de planification de
l’éducation (IIPE) – Courriel: adea@iiep.unesco.org – Site Internet:
http://www.adeanet.org