Bientôt une station de dessalement d’eau de mer à Djerba


Propos recueillis par Imededdine Boulaâba en marge du séminaire sur “le
dessalement des eaux”

sonede1.jpgA
l’occasion du 40eme anniversaire de la Société nationale
d’exploitation et de distribution des eaux, le premier responsable de cette
entité publique, après avoir ouvert la première session du séminaire
international consacré aux nouvelles technologies relatives au dessalement
des eaux, a aimablement répondu à nos questions concernant la stratégie
future des pouvoirs publics pour assurer aux Tunisiens, dans les différentes
régions, un approvisionnement en eau potable de qualité et répondant aux
normes requises.

 


Webmanagercenter : Quelle
est la situation de nos ressources hydrauliques ?

 


M. Mohamed Ali Khouaja
 :
En Tunisie, nous disposons de 4,7 milliards de m3 de ressources hydrauliques
mobilisables mais nos besoins en eau potable sont estimés à 450 millions
m3/an, ce qui nous place sous le seuil de pauvreté hydrique évalué, d’après
les organisations internationales, à 500 m3/hab/an. Le climat semi-aride du
pays nous pousse à une gestion optimale pour éviter les pertes d’eau,
minimiser les temps d’intervention et améliorer la régulation des actions
des agents de la SONEDE sur le réseau pour donner l’exemple d’une attitude
fondée sur la retenue, la responsabilité et le civisme.

 


Comment lutter contre le
gaspillage ?

 

Nous avons installé, à
l’intention des abonnés, un système tarifaire pour dissuader certains de
s’adonner au gaspillage (lavage de vitrine, piscine, arrosage…) tout en
interpellant les établissements publics (foyers et restaurants
universitaires, hôpitaux, lycées…) et privés dont la consommation dépasse
2000 m3/an pour les sensibiliser à la mise en place d’un système d’audit
hydraulique, à l’adoption, tous les cinq ans, d’une opération d’expertise
destinée à améliorer les performances de l’installation interne et à
profiter, à la lumière des efforts consentis, d’une prime des pouvoirs
publics évaluée à 15 mille dinars, censée encourager l’adhésion à un plan
d’investissement national pour la lutte contre le gaspillage.

 


Existe-t-il une politique
de coopération, avec d’autres pays, dans le domaine du dessalement ?

 

Nous avons des
conventions de partenariat avec des pays africains (Algérie, Maroc, Sénégal,
Mauritanie) et européens (la France, la Grande Bretagne…), axées sur tous
les aspects de la distribution de l’eau potable. Mais c’est l’Espagne, pays
leader dans la maîtrise des techniques de dessalement, qui est actuellement
notre principal partenaire dans les projets du sud du pays où la SONEDE
compte, dans les plus brefs délais, lancer une nouvelle station de
dessalement d’eau de mer à Djerba avec une capacité de 50 mille m3/jour (les
pouvoirs publics ont choisi la voie de la concession pour cette opération).

 


Où en est la SONEDE en
matière d’indicateurs de bonne gouvernance en vogue dans le monde ?

 

La SONEDE a établi des
indicateurs de performances lui permettant d’obéir aux normes
internationales, de privilégier la transparence avec ses abonnés en
installant un système de normalisation de la réponse (SIKAV) et de réagir,
instantanément, aux réclamations des clients qui seront, bientôt, grâce à un
centre d’appels en voie d’installation, reliés à nos services à travers un
numéro à leur disposition pour toute interrogation ou demande
d’intervention. C’est donc une stratégie de rapprochement, une politique de
proximité visant à fidéliser une clientèle exigeante, frondeuse par
nature.