Internet : le programme de recherche Quaero peine à démarrer

 
 
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Les locaux, le 24 janvier 2006 à Paris, du moteur de recherche Exalead, associé à Quaero (Photo : Joël Saget)

[14/01/2007 10:02:08] PARIS (AFP) Le programme de recherche Quaero, idée lancée par Jacques Chirac en avril 2005, n’a pas encore démarré car il est toujours en attente de ses financements publics, alors que les innovations dans l’internet vont bon train.

Le projet, qui a été ensuite présenté en avril 2006, lors de l’installation de l’Agence de l’innovation industrielle, vise à élaborer des systèmes de gestion de documents numériques multimédia.

Il est prévu d’y consacrer 250 millions d’euros, dont 90 millions d’aides françaises qui nécessitent le feu vert de la Commission européenne.

Quaero (“Je cherche” en latin) est porté par un consortium industriel et universitaire, comprenant notamment Thomson, France Télécom, Exalead, LTU et l’Institut national de la recherche en informatique et en automatique.

Fin 2006, Quaero a subi un sérieux revers avec le retrait des industriels allemands alors que le projet avait été initialement présenté comme un effort commun aux deux pays (M. Chirac l’avait lancé à l’occasion d’un conseil franco-allemand).

Les industriels allemands veulent désormais se concentrer sur leur propre programme, Theseus.

“Le retrait des industriels allemands acte surtout un état de fait: l’orientation que souhaitait donner l’Allemagne au projet n’était pas en phase avec celle que s’était donnée la France”, affirme François Bourdoncle, PDG du moteur de recherche Exalead, associé à Quaero.

Les Français se sont concentrés sur l’indexation multimédia et les Allemands plutôt sur l’analyse textuelle.

Mais cette reconfiguration du programme pourrait prolonger le délai d’autorisation des aides publiques françaises par les autorités de la concurrence européennes.

Le projet n’a pas encore été “notifié” à Bruxelles. Selon des sources proches du dossier, le projet a été présenté mais serait encore dans une phase préalable d’échanges d’informations avec la Commission.

Pour l’instant, donc, aucun financement public n’est débloqué et les travaux de recherche n’ont pas démarré.

“La balle est dans le camp des industriels”, a déclaré une porte-parole de l’AII. Comme France Télécom, le chef de file du projet, Thomson, a refusé de s’exprimer sur Quaero et d’avancer un calendrier.

Mais au vu du développement rapide du secteur internet tiré par des géants américains comme Google et Yahoo!, une source proche du dossier craint que des délais trop longs ne rendent le programme obsolète.

La vidéo, sur laquelle doit travailler Quaero, est bien “l’un des contenus sur lequel il va falloir se positionner”, relève un analyste du secteur qui a souhaité gardé l’anonymat.

Concernant Quaero, “on ne voit rien venir”, a relevé cet expert, alors que le marché de l’internet est “particulièrement réactif et très innovant”, avec “énormément d’initiatives privées”.

Tandis que Quaero attend encore ses financements, en décembre, un autre programme de recherche européen sur l’indexation multimédia, baptisé Pharos (Platform for search of audiovisual resources across online spaces), a reçu 8,5 millions d’euros de subventions européennes. Dirigé par la société norvégienne Fast, il compte treize partenaires dont France Télécom.

Quaero avait été présenté en 2005 par Jacques Chirac comme une réponse au succès du moteur de recherche Google mais, tel qu’il a été conçu, le projet se situe plus en amont et doit surtout améliorer l’indexation des documents multimédias, dont la vidéo.

“C’est un programme de recherche sur les technologies d’indexation, à charge aux industriels qui y participent de prendre ces technologies pour en faire ou non un moteur de recherche”, précise M. Bourdoncle.

 14/01/2007 10:02:08 – © 2007 AFP