TrumpLe jeudi 31 juillet, Donald Trump a signé un décret imposant de nouveaux droits de douane sur les importations en provenance de dizaines de pays. Objectif affiché : rétablir un équilibre jugé “injuste” dans les échanges internationaux. Cette décision, qui sera mise en application dès le 7 août, provoque une onde de choc sur les marchés mondiaux.

En plus de la Chine (55 %), du Brésil (50 %), de la Suisse (39 %) et de l’Europe (15 %), six pays arabes sont particulièrement visés. Selon une infographie publiée par Al Jazeera, basée sur des données de la Maison Blanche, les surtaxes douanières suivantes seront appliquées :

  • Syrie : 41 %
  • Irak : 35 %
  • Algérie : 30 %
  • Libye : 30 %
  • Tunisie : 25 %
  • Jordanie : 15 %

Une doctrine commerciale agressive

L’administration Trump mise sur des droits de douane dits « réciproques » pour inciter ses partenaires à rouvrir des négociations bilatérales favorables aux intérêts américains. Si l’Europe s’en tire pour l’instant avec une hausse modérée (15 %), le reste du monde subit des hausses parfois spectaculaires.

Pour la région MENA, cela risque de fragiliser davantage des économies déjà éprouvées par les tensions géopolitiques, la dette extérieure et les déséquilibres commerciaux. La Tunisie, par exemple, verra ses exportations vers les États-Unis pénalisées par une taxe supplémentaire de 25 %.

Retour vers le passé ?

Cette politique rappelle les grandes heures du protectionnisme américain des années 1930, notamment la loi Smoot-Hawley. Jean-Marc Vittori, dans Les Échos, souligne les similitudes: hausse généralisée des tarifs, nationalisme économique, affaiblissement des institutions multilatérales comme l’OMC.

Dans ce bras de fer global, la Chine demeure la cible privilégiée (55 %), mais les États-Unis s’en prennent aussi à des partenaires traditionnellement alliés, comme le Canada ou encore la Suisse.

Des réactions en chaîne attendues

Les entreprises exportatrices, notamment en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, redoutent une nouvelle flambée des coûts et une perte de compétitivité. L’incertitude sur les contre-mesures commerciales nourrit aussi la volatilité des marchés.