Dans une troisième déclaration conjointe rendue publique mercredi 8 février 2023, les dirigeants de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Fonds monétaire international (FMI), du Groupe de la Banque mondiale (BM), du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont appelé à une action urgente face à la crise mondiale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Ils exhortent à secourir “les points chauds de la faim”, faciliter le commerce, améliorer le fonctionnement des marchés, renforcer le rôle du secteur privé et réformer et réorienter les subventions vers des cibles soigneusement identifiées, en les rendant plus efficaces, pour éviter une aggravation de cette crise.

La FAO et le PAM ont identifié des besoins particulièrement pressants dans 24 pays, considérés comme les points chauds de la faim, dont 16 en Afrique. “Les pays doivent trouver un équilibre entre les interventions urgentes à court terme et les efforts de résilience à plus long terme dans leur réponse à la crise”.

Ils ont appelé les gouvernements et les donateurs à soutenir les efforts déployés aux niveaux nationaux, pour répondre aux besoins dans les points chauds, partager les informations et renforcer la préparation à la crise.

“Le PAM et la FAO ont besoin de fonds de toute urgence pour servir immédiatement les personnes les plus vulnérables”. En 2022, le PAM et ses partenaires ont apporté une aide alimentaire et nutritionnelle à un nombre record de personnes, plus de 140 millions, grâce à des contributions d’un montant record de 14 milliards de dollars, dont 7,3 milliards provenant du seul gouvernement des Etats-Unis.

En ce qui concerne la réorientation des subventions, les dirigeants des organisations ont appelé à tenir compte de l’efficacité, du coût et viabilité budgétaire, de la flexibilité, de la complexité administrative, de l’équité et du renforcement de la résilience et de la durabilité.

“La majeure partie de la réponse de la protection sociale mondiale à l’inflation prend la forme de subventions, dont la moitié n’est pas ciblée, est inefficace et coûteuse pour des gouvernements dont les ressources sont déjà limitées”.

“Il convient d’accroître le soutien aux pays pour qu’ils renforcent et déploient des stratégies de protection sociale complètes, applicables et résistantes aux chocs. Les politiques et les réformes soutenues par les financements du FMI et de la Banque mondiale se sont concentrées sur la transition de mesures générales vers des approches plus ciblées”.

Les pays doivent réexaminer et réformer leur soutien à l’agriculture, qui s’est élevé à environ 639 milliards de dollars US par an entre 2016 et 2018, et qui est depuis en hausse. Sur chaque dollar dépensé, seuls 35 cents atteignent les agriculteurs, indique-t-on de la même source.

“Une grande partie de ce soutien incite à une utilisation inefficace des ressources, fausse les marchés mondiaux ou nuit à la durabilité environnementale, à la santé publique et à la productivité agricole”.

Les premiers responsables des institutions internationales ont encore, appelé les pays à renforcer la fourniture de biens publics et permettre au secteur privé de contribuer de manière significative, à l’amélioration de la sécurité alimentaire.

Ils ont réitéré leur appel aux pays pour qu’ils évitent les politiques telles que les restrictions à l’exportation, qui peuvent entraver l’accès à la nourriture des consommateurs pauvres dans les pays importateurs de denrées alimentaires à faible revenu.

“La sécurité alimentaire mondiale peut être renforcée si les gouvernements soutiennent à la fois les producteurs et les consommateurs de denrées alimentaires de manière intelligente et ciblée, par exemple en renforçant la fourniture de biens publics de manière à améliorer durablement la productivité agricole”.

Ils ont cité comme solution, l’utilisation de systèmes de bons électroniques pour les engrais et éviter les marchés publics à grande échelle et les systèmes de distribution subventionnés, que ce soit pour les intrants ou les produits agricoles.

Les pays devraient suivre le Code international de conduite pour l’utilisation et la gestion durables des engrais de la FAO, afin de gérer durablement les nutriments pour la sécurité alimentaire, recommandent les dirigeants des organisations internationales.

Dans cette déclaration conjointe, les dirigeants des cinq institutions internationales ont exprimé leurs condoléances aux populations turque et syrienne, victimes des récents tremblements de terre.

Ils ont fait remarquer que leurs organisations “suivent de près la situation, évaluent l’ampleur de la catastrophe et s’efforcent de mobiliser le soutien nécessaire, conformément à leurs mandats et procédures respectifs”.