On nous a déclaré “terre de gastronomie“. Et de partage. Car le couscous devient propriété de l’humanité. Et malgré notre diversité, le bol de semoule nous donne une identité culinaire commune. Y a pas de doute, on a du bol. Et en garniture, il nous sert de marqueur de raffinement et de notoriété internationale. Merci l’UNESCO d’en faire un plat. Le Maghreb, buffet du monde. What else ?

Et, qu’est-ce que je vous sers ?  En cette terre de bonne chère la réponse est sanctifiée par l’UNESCO. Naturellement, la dégustation du Couscous peut devenir un “Must Taste“. Hé quoi ? “C’est toujours bon là-bas, dites“*. C’était inscrit dans le ciel. Pas besoin de consulter la carte, déjà qu’on avait la table de Jugurtha, nous voilà, à présent, la table du monde.

L’hymne à la ménagère berbère : Par ici la bonne soupe !

Le 16 décembre 2020 est à marquer de trois fourchettes était donné que le répertoire mondial des bonnes choses, tenu par l’UNESCCO, soit l’équivalent du Guide Michelin pour la planète, nous met en tête de menu. Il  faut croire à nos trois bonnes étoiles. Cet hommage unanime et savoureux est un hymne à la ménagère berbère. C’est elle l’initiatrice de cette recette quatre saisons et “toutes marmites“ autant pour les démunis jusqu’aux plus nantis. Ses savoirs ses savoir faire, ses tours de mains ont été validés comme trait d’union entre les hommes et sont désormais partie du patrimoine immatériel de l’humanité.

A chacun selon ses penchants, les allemands ont immortalisé leur icône “La ménagère souabe“, économe, icône du culte de l’épargne chez les allemands.

Au Maghreb, c’est la ménagère berbère qui triomphe vu que nous sommes portés sur le culte de la convivialité, de l’hospitalité. Et en théorie du vivre ensemble quoique, sur ce registre précis, entre maghrébins, il y a à boire et à manger.

Allez, on va “casser la graine“

Cet évènement vaut pour nous une “Mega Couscous Party“. Cela vaut une exposition planétaire pour notre région. Outre qu’il nous fait revenir dans la partie. Encore que nous l’avions été, une première fois et à la bonne place. Grâce au génie de Feu Seleyem Affes, patron de la “Couscousserie du Sud“. Ce magnat des pates alimentaires a fait construire une marmite géante pour la préparation de ce mets succulent qui nous a fait inscrire dans le livre des records le Guinness Book.

Et tenez-vous bien, cet illustre manager a convaincu le géant suisse, de notoriété mondiale à concevoir du matériel automatique pour la fabrication du couscous. Une première mondiale. Bienheureuses les cuisinières maghrébines puisqu’elles ont été ainsi délivrées des lentes besognes de la préparation de cette semoule du bonheur et cadeau du ciel. Notre confrère le Monde dans son éloge du couscous suite à la décision de l’UNESCO rappelle que le couscous est considéré par les maghrébins comme “Naama“, c’est-à-dire une providence.

C’est donc Thanksgiving  permanent, au Maghreb. Et le président Bourguiba l’a immortalisé. Privilégiant l’union du seul Maghreb central, Tunisie-Algérie-Maroc, il disait que le Maghreb finit là où s’arrête le couscous.

Cependant l’UNESCO a convié la Mauritanie à la table commune. Et si l’on cassait la graine ensemble, peut être nous mettrons nous en voie de fumer le calumet de la paix pour apaiser les tensions qui nous minent. L’appétit, dit-on vient en mangeant. Il faut tenter le coup. Pendant longtemps, par désespoir, on a dit “ça mange pas de pain“ mais il faut bien reconnaitre que “ça  manque pas de piquant“.

*Le slogan  de la marque française “couscous Garbit“ d’origine était “C’est bon comme là-bas, dis“.