Avec une moyenne de 45 cas de divorce par jour, la Tunisie fait partie des pays les plus touchés par ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Si les causes sont différentes, le résultat est le même puisqu’il s’agit de la destruction du lien conjugal.

Les décisions de divorce prononcées sont passées de 16 452 au cours de l’année judiciaire 2016-2017 à 16 750 au cours de l’année judiciaire 2017-2018, selon les dernières données du ministère de la Justice.

Le nombre des demandes déposées par les maris ont dépassé celui des demandes déposées par la femmes (9 926 demandes déposées par les maris contre 6 526 déposées par les femmes au cours de l’année judiciaire 2016-2017 et 9 963 demandes déposées par les maris contre 6 787 déposées par les femmes au cours de l’année judiciaire 2017-2018).

L’avocat près la cours de cassation, Imed Grichi a indiqué dans une déclaration à l’agence TAP que le nombre des affaires de divorce et des affaires y afférant, telle que la garde des enfants, déposées auprès de son cabinet a augmenté au cours des trois dernières années.

Selon Grichi, plusieurs couples sont séparés mais pas divorcés, à cause de problèmes liés aux frais du divorce qu’aucun des conjoints ne peut supporter.

Le professeur de sociologie, Slaheddine Ben Fradj, estime que parmi les raisons du divorce, l’absence du sens de la responsabilité, soulignant que les jeunes sont, souvent, déçus après le mariage par des comportements auxquels ils ne s’attendaient pas.

Cette situation a été confirmée par Kaouther, une quadragénaire, divorcée après 14 ans de mariage. Pour Kaouther, la période de fiançailles n’a pas duré longtemps avant d’être couronnée, au bout de quelques mois par le mariage “. Elle affirme s’être heurtée à des habitudes “bizarres” de la part de son mari.

L’expert et chercheur dans le domaine de l’enfance et de la famille, Ibrahim Riahi, a pour sa part indiqué que la croissance du phénomène du divorce en Tunisie s’explique par plusieurs facteurs, notamment matériels et psychologiques.

Ce chercheur considère que la dégradation du pouvoir d’achat provoque une frustration entre les aspirations au mieux, d’une part, et les capacités limitées disponibles entraînant le recours à la violence ou la rupture du lien conjugal.