Le président de l’UTICA (Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat), Samir Majoul, a déclaré que le projet de loi relatif à la redynamisation de l’économie, à l’intégration du secteur parallèle et à la lutte contre la fraude fiscale ne permettra ni de dynamiser l’économie ni de surmonter la situation actuelle difficile.

Lors d’une séance d’audition à la Commission des finances, de la planification et du développement du Parlement sur ce projet, jeudi 17 septembre 2020, il a appelé à réviser ce projet en optant pour une approche participative.

Il a estimé que les entreprises publiques qui opèrent dans le cadre d’une ” économie de rente “, monopolisent les marchés, bénéficient des garanties de l’Etat malgré leurs résultats catastrophiques, impactent négativement la concurrence et lèsent les citoyens, exprimant son étonnement face à la situation actuelle du secteur du phosphate (difficultés du bassin minier), du pétrole (sit-in El Kamour) et du port de Radès.

Le président du patronat a également souligné la nécessité de développer le système fiscal afin de booster l’investissement, d’attirer les devises et d’honorer les dettes extérieurs en développant les exportations, en attirant les hommes d’affaires tunisiens résidents à l’étranger et en dynamisant le tourisme.

Majoul considère aussi que la Loi de l’investissement n’a pas fait preuve d’efficacité durant les dernières années en raison des complications qui la caractérisent, soulignant l’impératif de changer de modèle économique pour faire de la Tunisie une destination pour l’investissement étranger, afin de créer près de 500 mille emploi et soutenir la croissance.

Il a, à cet égard, insisté sur l’importance de stabiliser la situation politique pour redonner confiance aux investisseurs.

Les membres de l’UTICA participant à cette séance d’audition ont de leur côté, considéré que le projet de loi en question ne comporte pas de mesures concrètes pour redynamiser l’investissement et l’exportation, diminuer la pression fiscale et mobiliser les financements nécessaires aux entreprises.

Ils ont fait remarquer que le texte proposé est très complexe et se prête à plusieurs lectures et interprétations, proposant l’amendement de plusieurs articles dont ceux relatifs à la déduction de l’assiette de l’impôt des bénéfices réinvestis, à la réévaluation des biens immobiliers des sociétés et à la pression fiscale.

Ils ont considéré que la pression fiscale imposée aux sociétés et qui est de l’ordre de 45% représente un véritable obstacle à l’investissent soulignant, à cet effet, l’impératif de l’alléger.