Le choix du chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, de former “un gouvernement de compétences nationales indépendantes” pourrait être une “réaction punitive” envers les partis politiques qui ont été appelés à participer au prochain gouvernement sans parvenir à un consensus. C’est en tout cas ce que pense Abderrazak Guirat, écrivain et chercheur.

Interrogé par l’agence TAP, mardi 24 décembre, Guirat a toutefois expliqué que les “compétences indépendantes” qui formeront le gouvernement vont être confrontées à de nouvelles “luttes” au Parlement et, probablement, à des réactions de colère et de provocation de la part des députés.

Une option, a-t-il poursuivi, qui ne sert pas le pays et ne répond pas aux attentes du peuple. “Le peuple a élu des partis bien déterminés pour qu’ils exécutent leurs programmes et tiennent leurs promesses électorales”. D’après lui, “déléguer le pouvoir à des indépendants signifie, dans un sens, se dérober de ses responsabilités, se défaire des attentes des électeurs et avoir peur des responsabilités”.

La crédibilité des compétences indépendantes demeure peu fiable, les expériences précédentes ayant prouvé que l’indépendance est un leurre, a soutenu le chercheur. Pour lui, tous ceux qui ont occupé des postes ministériels par le passé sont devenus ambitieux en adhérant à des partis leur assurant une carrière politique ou en créant leur propre parti pour être présent sur la scène politique.

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Habib Jemli avait annoncé, dans la soirée de lundi 23 décembre 2019, lors d’une conférence de presse, sa décision de former un gouvernement composé de compétences nationales indépendantes, estimant que la situation économique et financière difficile du pays ne peut permettre un autre report.

Habib Jemli a justifié sa décision par l’attachement de certains partis politiques à leurs conditions les plus extrêmes, en dépit de plusieurs concessions faites dans ce sens.

Jemli s’est dit surpris de voir plusieurs partis politiques se retirer des concertations autour de la formation du nouveau gouvernement.