“La politique monétaire tunisienne commence à donner ses fruits”. Cette affirmation est celle du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI), Bjorn Rother, mercredi 17 juillet 2019 à Gammarth, et organisée au terme d’une mission du Fonds en Tunisie (du 11 au 17 juillet 2019).

El Abassi a fait état de la stabilisation du taux de change du dinar, de la maîtrise du déficit budgétaire et de l’inflation, ainsi que de l’amélioration du niveau des réserves du pays en devises.

Cette amélioration est due, selon lui, à la hausse des recettes touristiques (+de 20% en devises à fin juin), à l’augmentation des transferts des Tunisiens à l’étranger, et à la maîtrise du déficit commercial.

Il s’est félicité des résultats réalisés jusque-là dans le cadre de la politique monétaire, et de l’amélioration des indicateurs économiques, notamment en ce qui concerne la maîtrise du déficit budgétaire, ce qui a favorisé “une sortie réussie de la Tunisie sur le marché international”.

Concernant le financement du budget de l’Etat, au terme de l’exercice courant, Abassi a révélé que le gouvernement “n’aura probablement pas besoin de nouveaux crédits, à l’exception de ceux programmés déjà dans la loi de finances” et qui seront contractés auprès des principaux bailleurs de fonds du pays (BAD, BERD…).

L’économie informelle représente entre 10 à 15% du PIB

Dans son intervention, Marouane El Abassi a tenu à rassurer les investisseurs, en indiquant que “la BCT n’a pas l’attention d’augmenter son taux directeur, au cours de cette période”.

En outre, il a souligné que la Tunisie compte mettre en place “une politique efficiente de decashing” et de “paiement mobile”, afin de faire face à l’économie informelle qui, selon lui, “représente entre 10 et 15% du PIB”.

Lancement des négociations avec le FMI en septembre

Il a également souligné que les négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la sixième revue de l’accord au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) seront lancées en septembre 2019.

Pour sa part, le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) en Tunisie, Bjorn Rother, s’est dit satisfait des avancées accomplies par la Tunisie, notamment en matière d’équilibres macro-économiques.

Il a, toutefois, mis en garde contre les risques qui guettent notre économie, dont le rythme de croissance ralenti, appelant le secteur privé à jouer pleinement son rôle pour soutenir la relance économique du pays.

Attention à l’appréciation du dinar…

Pour Rother, la Tunisie est également confrontée au problème de la hausse de cours du pétrole à l’international et à l’appréciation du dinar, dont les répercussions peuvent être négatives sur le volume des exportations nationales.

Filet de protection sociale…

Sur un autre registre, il a réitéré l’intérêt porté par le Fonds au renforcement du filet de protection sociale pour les ménages les plus défavorisés en Tunisie.

A rappeler que le 12 juin dernier, le conseil d’administration du FMI avait approuvé le décaissement, en faveur de la Tunisie, de 245 millions de dollars (environ 730 millions de dinars), ce qui porte le total des décaissements à 1,6 milliard de dollars (4,7 milliards de dinars), et ce dans le cadre de l’achèvement de la cinquième revue du programme économique de la Tunisie appuyé par un accord au titre du mécanisme élargi du crédit (MEDC).