Dans un communiqué publié sur son site web, l’Association Professionnelle des banques rejette le texte proposé par des députés de l’Assemblée et voté dans la nuit du dimanche 9 décembre 2018 (Article 25), portant imposition des banques, des sociétés d’assurances, des sociétés de télécoms et des sociétés pétrolières à une taxe exceptionnelle de 1% sur le chiffre d’affaires au profit des caisses sociales.


Cet impôt a été voté d’une manière surprenante sans aucune consultation préalable avec la profession bancaire et sans examen de ses effets sur l’équilibre financier des banques et établissements financiers.
Cette mesure intervient à un moment où le secteur bancaire et financier traverse une conjoncture difficile marquée notamment par un resserrement chronique de la liquidité imputé principalement au détournement des moyens de paiement vers le marché informel et à l’effet restrictif exercé par l’important déficit de la balance courante. La situation de la liquidité et,partant, celle de la rentabilité s’est aggravée par les dernières mesures prises par la Banque Centrale de Tunisie pour contenir le refinancement dans des niveaux compatibles avec la maîtrise de l’inflation.
De plus, cette mesure vient augmenter les impôts déjà très élevés appliqués au système bancaire et financier, ce qui porte la pression fiscale du secteur à un nouveau record considéré parmi les plus élevé au monde.
En outre, l’argument présenté stipulant que cet impôt supplémentaire contribuera au règlement du déficit des régimes de retraite n’est pas convaincant. En effet, le redressement du régime des retraites demande des réformes structurelles profondes qui ont fait l’objet d’un projet loi, actuellement en discussion dans les commissions spécialisées de la chambre des représentants du peuple.
L’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers demande avec insistance à l’Assemblée des Représentants du Peuple de revoir sa position et d’annuler cet impôt exceptionnel pour permettre aux banques et établissements financiers de continuer leur mission dans le financement de l’économie et de poursuivre leurs efforts de consolidation de leurs assises financières.


