Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré, lundi 3 décembre, à la deuxième journée de la COP24, que “le changement climatique va plus vite que nous” et que “nous devons rattraper notre retard avant qu’il ne soit trop tard. Pour beaucoup de gens, de régions, voire de pays, c’est déjà une question de vie ou de mort”, a-t-il reconnu, relevant que la conférence de Katowice est la réunion la plus importante sur le changement climatique depuis la signature de l’Accord de Paris et qu’elle doit aboutir à des résultats concrets.

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“Même si nous sommes témoins d’impacts dévastateurs sur le climat, qui font des ravages dans le monde entier, nous ne faisons toujours pas assez, ni n’avançons assez vite pour prévenir les perturbations climatiques irréversibles et catastrophiques “.

Il a aussi reconnu que les pays ne font pas non plus assez pour capitaliser sur les énormes opportunités sociales, économiques et environnementales de l’action pour le climat.

D’après lui, la science exige une réponse beaucoup plus ambitieuse et l’accord de Paris fournit le cadre d’action. “Nous devons donc le rendre opérationnel”, a-t-il lancé.

Le secrétaire général de l’ONU a aussi appelé à investir pour éviter le chaos climatique mondial, consolider les engagements financiers pris à Paris et aider les communautés et les nations les plus vulnérables.

“La majorité des pays les plus responsables des émissions de gaz à effet de serre ont pris du retard dans leurs efforts pour tenir leurs engagements de Paris”.

“Si nous échouons, l’Arctique et l’Antarctique continueront de fondre, les coraux blanchiront puis mourront, les océans se creuseront, de plus en plus de personnes mourront de la pollution atmosphérique, la pénurie d’eau affectera une partie importante de l’humanité et le coût des catastrophes augmentera”.

Pour mémoire, selon l’Organisation météorologique mondiale, les 20 années les plus chaudes jamais enregistrées ont été enregistrées au cours des 22 dernières années, les quatre premières des quatre dernières années.

La concentration de dioxyde de carbone est la plus élevée depuis 3 millions d’années.

Aussi, selon le récent rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le réchauffement pourrait atteindre 1,5 degré dès 2030, avec des effets dévastateurs.

Le dernier rapport sur les émissions du programme des Nations Unies pour l’environnement vient ajouter à ces soucis en disant que les contributions, actuellement déterminées au niveau national (NDC) au titre de l’Accord de Paris, entraîneront un réchauffement de la planète d’environ 3 degrés d’ici la fin du siècle.

Les émissions doivent baisser de 45% par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 et être nettes d’ici 2050.

Les énergies renouvelables devront fournir la moitié aux deux tiers de l’énergie primaire dans le monde d’ici à 2050, avec une réduction correspondante des combustibles fossiles.