L’intégration de la femme à la vie économique ferait gagner à la croissance de la région MENA près de 600 millions de dollars (1,728 milliard de dinars tunisiens) annuellement. C’est le chiffre avancé par le ministre tunisien de l’Investissement, du Développement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari.

Intervenant, lundi 12 novembre, à l’occasion de la réunion du Comité de pilotage du programme MENA-OCDE pour la compétitivité, Ladhari a reconnu que l’intégration de la femme au marché de travail demeure encore faible, en dépit de quelques progrès réalisés dans la région en matière d’éducation. Cette participation s’élève à moins de 30% par rapport à celle de l’homme (plus de 77%).

Selon les statistiques communiquées par l’Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE), les femmes sont les moins payées et leur participation au marché de l’emploi est enregistrée beaucoup plus dans l’informel et dans les activités vulnérables.

En moyenne, le taux de chômage de la femme est de 18%, dont 41% pour les jeunes femmes, contre un taux de chômage de 8% chez les hommes.

Le programme MENA-OCDE pour la compétitivité (2016-2020), qui est présidé par la Tunisie, vient en réponse à l’appel des économistes de la région MENA pour un environnement des affaires plus compétitif. Ainsi, ce programme vise à créer des opportunités économiques, en intégrant davantage les femmes et les jeunes dans l’économie.

Pour Ladhari, il y a encore du travail à faire pour améliorer le renforcement du rôle de la femme dans la création de la richesse et la relance de la croissance.

Pour sa part, Carlos Conde, chef de division Moyen-Orient et Afrique du Nord au secrétariat des relations mondiales à l’OCDE, a indiqué que les économies les plus avancées sont celles des pays qui favorisent davantage l’accès des femmes au travail et à l’entrepreneuriat, mettant en exergue l’autonomisation de la femme, qui est une condition essentielle pour créer un climat économique plus favorable et des sociétés prospères et compétitives.

Des actions ont été engagées, durant les années 2016-2018, a-t-il dit, dans le cadre du Comité, pour analyser la situation de la femme dans la région et améliorer les statistiques afin de mieux connaitre les contraintes et les difficultés rencontrées par les femmes ainsi que les opportunités de renforcer son rôle dans l’économie.

La priorité a été accordée aux cadres juridiques pour l’autonomisation économique de la femme. “Nous avons constaté que dans plusieurs pays, il y a une discrimination légale, dans la mesure où les lois ne garantissent pas forcément l’égalité entre les femmes et les hommes”.

Il poursuit en disant que “le problème d’inégalité homme-femme est global, même dans les pays développés, sauf que ce problème dans la région MENA est particulier, surtout en matière d’accès à l’emploi ou s’agissant des taux de l’entrepreneuriat féminin qui est très faible”.

Les participants à la réunion du comité de pilotage évaluent les travaux réalisés au cours des deux dernières années et approuvent les actions à mettre en œuvre en 2019.

La Tunisie abrite, les 13 et 14 novembre 2018, le Forum 2018 sur l’autonomisation économique des femmes dans la région MENA, organisé par l’OCDE en partenariat avec le ministère tunisien de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors.