“De fortes pressions ont été exercées sur les institutions de l’Etat pour mettre fin au mandat de l’Instance Vérité et Dignité (IVD)”, accuse la présidente de l’instance, Sihem Ben Sedrine.

“Des parties œuvrent sans relâche à compromettre le processus de la justice transitionnelle pour protéger leurs propres intérêts et favoriser l’impunité”, a-t-elle dit, lors d’une conférence à Tunis, organisée samedi 12 mai à Tunis à l’initiative d’une coalition défendant la justice transitionnelle.

Selon Ben Sedrine, le vote contre la prolongation du mandat d’exercice de l’IVD intervient suite au transfert aux chambres judiciaires spécialisées en justice transitionnelle de certains dossiers portant sur des crimes contre l’humanité.

Dans le même sillage, Ben Sedrine a fait état d’importants pas franchis par l’instance, dans l’élaboration de son rapport final qui sera publié dans toutes les régions de la République. Ce rapport, a-t-elle ajouté, sera présenté à la présidence du Parlement, la présidence du gouvernement et celle de la République.

Elle a, par ailleurs, annoncé que des dossiers seront soumis aux chambres spécialisées en justice transitionnelle relevant du Tribunal de première instance.

Pour sa part, Raoudha Karafi, présidente d’honneur de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), a jugé “indispensable” de parachever le mandat de l’IVD jusqu’au mois de décembre prochain.

La conférence à laquelle ont pris part des représentants de la société civile ainsi que des magistrats, a soumis à la réflexion des thèmes d’actualité tels que “les risques de mettre fin au mandat d’exercice de l’IVD et les conséquences de telle décision sur les victimes et le processus de la réconciliation nationale”.

La coalition défendant la justice transitionnelle avait exprimé son opposition à la décision de l’Assemblée des représentants du peuple concernant le parachèvement du mandat de l’IVD, soulignant le droit de l’instance à poursuivre son travail jusqu’au mois de décembre prochain.

La coalition est composée notamment de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), l’Assoctaion des magistrats tunisiens, l’Association tunisienne des jeunes avocats, l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles et le Réseau tunisien pour la justice transitionnelle.