Le mutisme du ministère de l’Intérieur face aux menaces et aux agressions répétées commises par ses fonctionnaires contre les journalistes représente en soi une protection aux agresseurs voire une complicité avec eux, estime le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

“Il s’agit la d’une position politique claire visant à bâillonner la parole et à opprimer la liberté de la presse”, indique le syndicat dans un communiqué rendu public, vendredi 16 février, à l’issue de la réunion de son bureau exécutif élargi.

A ce propos, il a souligné la nécessité de discuter cette question avec tous les partenaires médiatiques pour envisager une réponse appropriée à ces pratiques et politiques qui ne font pas honneur à la Tunisie.

Le bureau exécutif du Syndicat a également condamné les campagnes diffamatoires et calomnieuses orchestrées contre le SNJT et le Syndicat général de l’information relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) par certains organes de propagande, à l’instar des chaînes de télévision privées “Al-Hiwar Ettounsi” et “Nessma Tv”.

Par ailleurs, le SNJT accuse le gouvernement d’avoir “fermé les yeux sur les dossiers de corruption dans certains médias et recyclé les corrompus pour servir des agendas politiques”.

Tout en imputant l’entière responsabilité de ce laisser-aller au gouvernement, le Syndicat dénonce ces médias qui, par-dessus le non-respect de leurs engagements professionnels et juridiques, sont devenus des tribunes pour induire l’opinion publique en erreur et faire valoir des intérêts élitistes, commerciaux et partisans dans une violation criante des règles les plus élémentaires de la profession journalistique et de sa déontologie, écrit le SNJT.

Selon le même communiqué, la réunion du bureau exécutif élargi du Syndicat a également planché sur la situation précaire des journalistes, dont notamment leur licenciement abusif et leur recrutement avec des contrats illégaux.

A ce propos, le SNJT a réaffirmé son engagement à faire face à toutes les formes d’emploi précaire.

Dans ce contexte, le bureau exécutif a plaidé en faveur de la relance de l'”Observatoire des droits professionnels des journalistes tunisiens” pour dénoncer tout éventuel abus ou violation des droits professionnels des journalistes.

Le décret-loi relatif à la liberté de la presse, d’impression et d’édition et le décret-loi portant création de l’Instance de la communication audiovisuelle ont été évoqués lors de la réunion, l’accent ayant été mis sur les dangers de telles lois sur les acquis accomplis dans ce domaine.

“Ces décrets-lois laissent augurer du retour des pouvoirs politiques et financiers et par conséquent de la répression et de la dictature”, a-t-il averti, réclamant, à ce propos, le retrait du projet de loi portant création de l’Instance de la communication audiovisuelle et celui relatif à la répression des atteintes contre les forces porteuses d’armes.