L’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) a transféré à la Justice plus de 200 dossiers de corruption présumée en 2017, dont 20 dossiers liés aux contrats de concession et à la mauvaise gestion dans certaines délégations spéciales. C’est ce qu’a déclaré le président de l’Instance, Chawki Tabib, dimanche 7 janvier 2018, en marge d’une rencontre à Monastir sur le rapport d’activité de l’instance au titre de 2017.

Parmi ces dossiers, Tabib cite le dossier de la délégation spéciale de Monastir qui a été soumis à la Justice pour suspicion de corruption.

“L’INLUCC a alerté le gouvernement sur plusieurs dépassements et lacunes constatés dans les rapports de la Cour des comptes pour les exercices 2014, 2015 et 2016”, a-t-il indiqué,  dénonçant par la même occasion le “manque de rigueur” du gouvernement dans le traitement des dossiers de corruption présumée, d’où la décision de l’Instance de transférer ces dossiers à la justice.

Selon Tabib, le processus de la lutte contre la corruption aussi bien au niveau de la législation qu’au niveau de la mise en application des décisions est jugé aujourd’hui “lent” face à l’ampleur des défis auxquels est confronté le pays. En effet, l’instance est, à l’heure actuelle, confrontée à de nombreux problèmes, entre autres la question de la protection des lanceurs d’alerte. “La loi sur la dénonciation de la corruption et la protection des lanceurs d’alerte est bonne dans l’ensemble, mais elle n’est pas appliquée”, s’indigne-t-il.

A rappeler que le Parlement avait adopté, en février 2017, une loi anticorruption qui devrait faciliter la dénonciation de ce fléau tout en protégeant les lanceurs d’alerte.