Le député Hassouna Nacefi, porte-parole du Mouvement Machroua Tounès, a révélé, vendredi 15 décembre 2017, sur sa page Facebook que la Commission européenne serait sur le point de blacklister encore une fois la Tunisie. Il s’agirait d’un classement qui va porter sur de graves dysfonctionnements structurels et procéduraux dans les systèmes financiers et législatifs du pays.

Evoquant la même crainte, Mohamed Chawki Abid, ingénieur économiste, avait déclaré le 5 décembre 2017, dans un post sur sa page Facebook, que “la Tunisie risque également d’être blacklistée par Bruxelles, de par la disparité fiscale qui la caractérise ainsi qu’au laxisme face à la circulation illicite de fonds, mais surtout à cause des multiples niches fiscales ”orientées” et des généreuses subventions dont bénéficient abusivement les IDE.

Si ce classement était annoncé, la Tunisie se trouverait dans de très mauvais draps en ce sens que notre pays vient de figurer dur la liste noire des paradis fiscaux, et après les scandales récents qui ont révélé différents systèmes d’évasion fiscale et dans lesquels des Tunisiens sont impliqués, s’agissant de «LuxLeaks» fin 2014, «Panama Papers» en avril 2016 et «Paradise Papers» en novembre 2017.

Le gouvernement de Youssef Chahed gagnerait donc à faire montre de sévérité envers les champions de l’évasion fiscale et de la fraude déclarative, et à mettre un terme à la générosité en matière d’incitations fiscales nonchalantes et à la tolérance en matière de blanchiment d’argent.

ABS