La Fondation Konrad Adenauer Stifung, en collaboration avec Sigma Conseil a réalisé une enquête auprès d’un échantillon représentatif, sept ans après la révolution. Tout au long de cette période et après l’euphorie du départ, les désillusions et les déceptions ont été multiples.

Sur le plan politique des réalisations incontestables sont reconnues en Tunisie et à l’international. Elles nous ont valu le prix Ni El de la Paix mais aussi la sympathie du monde. Sur le plan institutionnel, les choses progressent beaucoup moins vite.

Sur le plan économique, les désillusions sont fortes et si la recette magique du consensus semble opérer quelque peu en politique, elle semble totalement inopérante en matière économique ou la réalité n’a cessé de se dégrader. Il m’est revenu dans cette rencontre de traiter de la partie économique. Par Radhi MEDDEB

Sondage: 7 ans de révolution tunisienne.

1- 80% : La situation est pire qu’avant le 14/01/11
2- 8% seulement considère que la révolution a réussi
3- 91% considèrent que la révolution n’a pas atteint l’objectif de l’emploi
4- 73% considèrent que la révolution n’a pas atteint son objectif de restaurer la dignité
5- 69% considèrent que la révolution à réussi à atteindre l’objectif de la liberté
6- 32% ont pensé à quitter le pays et chez les jeunes de 18-35 ans ce taux s’élève à 48%.
Selon la dernière enquête SIGMA/KAS.

En conclusion : La “bourgeoisie” du 14 janvier a réussi globalement à accaparer la révolution et a réussi à atteindre ses objectifs de démocratie et de liberté mais les gens qui ont fait la révolution du 17 décembre n’ont pas atteint leurs objectifs de dignité et d’amélioration de leurs conditions de vie. L’élite bourgeoise ne l’y a pas aidé, pourtant la démocratie c’est avant tout du partage, paradoxe…

Le temps politique a pris le pas sur le temps économique et social.

On risque de payer cela très cher y compris en termes politiques, il y a risque sur la démocratie naissante en Tunisie si on continue à négliger le partage et la redistribution des richesses et des chances.

Risque de chaos entretenu par une précarité qui dure d’une part et risque d’un pouvoir qui, faute de pouvoir répondre d’une manière concrète et convaincante aux aspirations populaires en matière d’inclusion économique et sociale, se crispe et se durcit, d’autre part.
La vérité est certainement entre les 2.

Et dans tous les cas de figures, l’heure est à l’engagement sur la voie du développement tous azimuts, investissement dans les infrastructures physiques et numériques, décloisonnant les régions intérieures pour l’Etat et la reprise de la confiance chez les opérateurs privés pour relancer la machine de leur côté.

Pour cela, il faut une volonté politique forte, un leadership fort, un alignement sur ces objectifs stratégiques sur les 3 prochaines années avec détermination, des sacrifices de toutes les parties prenantes, l’administration qui doit faire sa mue, les syndicats de travailleurs qui doivent faire la trêve des braves, les dirigeants d’entreprises qui doivent faire montre de plus de responsabilité car l’heure est grave.

Walakom sadid ennadhar – Hassen Zargouni – Sigma Conseils