Affaire des Tunisiens en Syrie : Sahbi Ben Frej charge le gouvernement tunisien

De son retour de la Syrie avec une délégation de parlementaires tunisiens, Sahbi Ben Frej de Machrou Tounès a eu des mots durs à l’égard des autorités tunisiennes qu’il accuse de n’avoir rien fait pour traiter l’affaire des Tunisiens soupçonnés de crimes terroristes en Syrie.

Selon lui, les personnalités syriennes qu’ils ont rencontrées ont affirmé que les autorités tunisiennes refusent de coopérer avec la Syrie et n’accordent pas beaucoup d’intérêt à cette question, avant d’ajouter que les discussions avec la partie syrienne ont porté sur le rapatriement des Tunisiens impliqués dans des crimes terroristes.

Au sujet des réseaux qui envoient les jeunes combattre dans les zones de conflit, le député a relevé que l’accent a été mis sur les mécanismes que la Syrie pourrait fournir à la commission d’enquête parlementaire tunisienne créée le 31 janvier dernier.

Il a indiqué avoir proposé à la partie syrienne la création d’une commission d’enquête parlementaire syrienne pour une coopération optimale avec la Tunisie.

Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, avait démenti les informations faisant état d’une rupture des relations avec la Syrie, affirmant que la coordination sécuritaire est maintenue entre les deux pays. En effet, le chef de la diplomatie tunisienne a déclaré à l’agence TAP que, contrairement aux rumeurs, une étroite coordination est établie entre les deux pays face à un ennemi commun, à savoir le terrorisme. “La communication et la coordination se poursuivent avec les parties officielles syriennes mais au niveau de la représentation consulaire, en consécration du principe de la solidarité arabe et en application de la résolution de la Ligue des Etats arabes de 2012”.

A rappeler que 7 députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) se sont rendus samedi 18 mars 2017 en Syrie dans l’objectif de rétablir les relations avec ce pays et enquêter sur les réseaux qui organisent le départ des jeunes tunisiens vers les zones de conflit. Il s’agit de Mbarka Aouania, Mongi Rahoui, Abdelaziz Kotti, Khemaies Ksila, Issam Mattoussi, Sahbi Ben Frej et Noureddine Mrabti.

Khemaies Jhinaoui et Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, ont affirmé ne pas avoir été informés de cette visite.