Rencontres internationales de l’huile d’olive de Sfax… pour prospecter de nouveaux marchés

rencontre-huile-olive-sfax-ccis-2016Le coup d’envoi des 1ères Rencontres internationales de l’huile d’olive de Sfax, organisées par la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax, du 9 au 11 novembre 2016, avec l’appui du Programme d’Initiative de partenariat USA-Moyen-Orient (MEPI), a eu lieu, mercredi.

Cet événement a connu une participation importante des importateurs et autres centrales d’achat, venus de 11 pays, outre les représentants officiels de quatre ambassades étrangères en Tunisie (Chine, Turquie, Espagne et Afrique du Sud).

Les importateurs étrangers participant à cet événement sont originaires de pays qui constituent des marchés prometteurs pour l’huile d’olive tunisienne, en l’occurrence la Russie, Canada, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Brésil, Thaïlande, Afrique du sud, Inde, Portugal et la France.

Intervenant à l’ouverture de cet événement, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax, Ridha Fourati, a souligné la bonne renommée de l’huile d’olive tunisienne, dans les milieux d’affaires internationaux, exposant les programmes initiés par la Chambre, pour valoriser ce produit et prospecter de nouveaux marchés.

Russie, un marché porteurs…

De son côté, Mohamed Namli, PDG d’une société d’import/export, implantée en Russie, a affirmé, dans une déclaration au correspondant de l’agence Tap, en marge de cet événement, que la Russie est un marché prometteur pour l’huile d’olive tunisienne, qui bénéficie d’un grand intérêt de la part des consommateurs russes. Il a aussi prédit une évolution des exportations tunisiennes, et notamment celles de l’huile d’olive, des dattes, des fruits et légumes, et des produits de mer, vers le marché russe après l’ouverture d’une nouvelle ligne maritime reliant les ports de Sfax et de Novorossiysk (Russie).

Il a aussi fait savoir que cette ligne, dont l’exploitation a démarré depuis une semaine, a permis aux exportateurs de réduire le temps de transport des marchandises vers la Russie, et d’éviter le passage par Gênes.

Conformer l’huile d’olive tunisienne aux normes internationales

L’expert agricole américain Paul Miller considère que la Tunisie a développé des traditions importantes en matière de production de l’huile d’olive extra vierge, qui est très appréciée dans des pays comme la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l’Australie, l’Allemagne, pour ses vertus curatives, sa qualité et son gout.

Il a aussi souligné l’importance de valoriser l’huile d’olive tunisienne et de veiller à sa conformité aux normes internationales, remarquant que l’orientation retenue de développer l’huile biologique, est un bon choix qu’il faut consolider.

Améliorer le rendement…

Pour sa part, Omar Béhi, secrétaire d’Etat à la Production agricole, a soulevé les problématiques relatives à la variabilité de la production oléicole qui génère une variabilité en termes d’exportation de l’huile d’olive, insistant sur la nécessité de redoubler d’efforts pour améliorer le rendement et la qualité et valoriser ce produit, en développant notamment le conditionnement de l’huile d’olive, qui reste en-deçà des attentes.

Dans cette lignée, il a fait savoir que l’Etat s’emploie à régénérer les oliveraies et à développer leur rendement à travers la plantation de 10 millions de plants d’oliviers, outre les mesures et les incitations prévues dans la nouvelle loi de l’investissement et qui stabiliseront davantage la production oléicole.

Le secrétaire d’Etat a aussi rappelé l’importance du secteur oléicole tunisien qui compte 80 mille oliviers et qui fait de la Tunisie le deuxième producteur mondial d’huile d’olive après l’Espagne, avec des exportations représentant 44% des exportations agricoles qui représentent à leur tour, 70% de la production agricole.

Saisir les opportunités d’exportation…

Chokri Bayoudh, PDG de l’Office national de l’huile (ONH), a estimé, quant à lui, que le secteur de l’huile d’olive tunisienne pourrait tirer profit des opportunités qui se présentent, pour réaliser un saut qualitatif en termes de production et d’exportation, ce qui ferait de lui un secteur à effet d’entraînement sur l’économie nationale et le développement social.

L’universitaire espagnol, Juan Caballero, de son côté, estime que le patrimoine génétique oléicole et sa diversité biologique, à travers le monde, nécessite une protection scientifique et un enrichissement. Un objectif que se fixe l’université de Cordoue en Espagne. Il a aussi, expliqué l’importance de ce travail et son effet positif sur l’amélioration des indicateurs de qualité et de rendement, faisant savoir que plusieurs variétés d’huile d’olive tunisienne sont intégrées dans la banque de gènes de l’Université, parmi les variétés internationales auxquelles s’intéresse la banque.

Une trentaine d’entreprises au rendez-vous…

Cet événement a connu une grande exposition professionnelle de produits oléicoles, représentant les différentes étapes de la production oléicole, de la collecte à l’exportation, passant par la transformation, l’emballage et la valorisation. 27 entreprises tunisiennes opérant dans le secteur oléicole, ont participé à cette exposition et auront l’exclusivité de participer aux rencontres de partenariats prévus avec les importateurs et les centrales d’achats étrangers participant à cet événement.

Il est à noter que parmi ces entreprises, 5 unités représentent le noyau dur d’une cellule mise en place par la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax, dans l’objectif de développer, de valoriser, et de commercialiser l’huile d’olive biologique, et d’accompagner les exportateurs dans ce domaine.