Le PDG d’Orange se dit “impressionné” par Drahi, mais “attend de voir”

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éphane Richard, le 7 avril 2015 à Paris (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN)

[28/05/2015 08:57:05] Paris (AFP) Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a déclaré jeudi être “assez admiratif” de l’action du patron d’Altice Patrick Drahi, qui vient de racheter le septième câblo-opérateur américain, mais a ajouté “atten[dre] de voir ce que cette collection d’actifs va devenir”.

“Ca m’impressionne, je suis assez admiratif”, a commenté M. Richard, alors que Radio Classique l’interrogeait sur le sujet.

“On dit souvent qu’en France, on n’a pas de grands entrepreneurs, pas de gens qui ont cette espèce d’audace, de considérer qu’il n’y a pas de limites, là on en a trouvé un, manifestement, c’est un homme qui a une grande ambition, qui a manifestement le dessein de construire un ensemble très vaste, très international”, a-t-il poursuivi.

“Je comprends que ça puisse inquiéter un peu aussi, parce que c’est vrai qu’il y a cette répétition d’acquisitions pour des montants élevés”, a-t-il nuancé, évoquant un “environnement où les liquidités sont abondantes”, qui “peut changer”.

“On attend aussi surtout de voir ce que cette collection d’actifs va devenir, à la fois un par un, en particulier en France on regarde SFR, et qu’est-ce que ça va former au total”, a ajouté M. Richard.

“Pour l’instant, ça fait un empire, avec des éléments, je ne dirais pas que ce sont des confettis parce que ce sont de gros confettis, mais qui sont un petit peu collectionnés, ça ne forme pas encore un ensemble industriel totalement cohérent”, a-t-il conclu.

Le magnat des télécoms et des médias français Patrick Drahi, 51 ans, est parti la semaine dernière à la conquête des Etats-Unis en rachetant, via son groupe Altice, 70% de Suddenlink Communications, une opération audacieuse qui n’entame pas son appétit pour de nouvelles acquisitions.

Commentant le rejet, la veille lors de l’Assemblée générale de son groupe, de cinq résolutions portant sur la possibilité de réaliser des augmentations de capital, M. Richard a répété “regretter un peu ces votes.”

“Ils sont intervenus dans le cadre des droits de votes doubles et la mise en oeuvre de la loi Florange, qui a quand même, c’est le moins qu’on puisse dire, déclenché un peu une bronca chez les investisseurs, donc il y a un aspect de rétorsion par rapport à cela qui est un peu dommage”, a-t-il ajouté.

Estimant que les investisseurs qui avaient voté contre s’étaient “un peu tirés une balle dans le pied”, le patron de l’opérateur français a jugé qu’il “ne faut pas dramatiser”, soulignant que la résolution relative à une augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription avait été adoptée, une formule qui représente “la plupart des opérations”.