Seulement un quart des travailleurs dans le monde ont un emploi stable

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Organisation internationale du travail (OIT) (Photo : Jacques Demarthon)

[18/05/2015 22:09:52] Genève (AFP) Seulement un quart des travailleurs dans le monde bénéficient d’un emploi stable, ce qui accentue leur insécurité, indique l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son étude annuelle sur l’emploi publiée mardi à Genève.

Ce rapport qui couvre 180 pays, totalisant 84% de la main d??uvre mondiale, relève que les trois-quarts de ces travailleurs ont des contrats temporaires ou de courte durée, des emplois informels souvent sans contrat ou des emplois familiaux non rémunérés.

“Ces tendances nouvelles sont le reflet de l’insécurité qui touche les travailleurs dans le monde aujourd’hui”, a commenté pour les journalistes le Directeur général de l’OIT Guy Ryder.

Plus de 60% sont privés de tout contrat de travail, la plupart d’entre eux étant établis à leur compte ou contribuant au travail familial dans les pays en développement.

Parmi les travailleurs salariés, moins de la moitié (42%) diposent d?un contrat à durée indéterminée.

Il y a de fortes disparités selon les régions. Dans les économies développées et en Europe centrale et du Sud-Est, environ huit travailleurs sur dix sont des employés alors qu?en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne le chiffre est plutôt de deux sur dix, une majorité étant établis à leur compte ou travaillant dans une structure familiale.

“Ce passage que nous constations des formes classiques d’emploi à ces formes inhabituelles est dans de nombreux cas associé à la montée des inégalités et de la pauvreté dans de nombreux pays”, a souligné M. Ryder.

L’écart de revenus entre travailleurs permanents et travailleurs temporaires s’est accentué au cours de la dernière décennie. Il s’élève par exemple à 65% en Uruguay, et 43% aux Philippines.

Les auteurs du rapport demandent aux Etats de renforcer leur législation pour mieux protéger les travailleurs contre des traitements arbitraires et non équitables.

“En Europe la protection des travailleurs a généralement diminué depuis 2008, quand la crise financière globale a commencé”, affirment-ils. Cette crise a conduit à une forte augmentation du travail à temps partiel, notamment pour les femmes, entre 2008 et 2013.

Ils notent toutefois une amélioration quant au nombre de travailleurs se trouvant sous le seuil de la pauvreté. Il y a vingt ans, la moitié des travailleurs dans le monde gagnaient moins de deux dollars par jour, une proportion tombée à 25% en 2014. Mais 10% des travailleurs dans le monde ont dû se contenter d’un revenu quotidien inférieur à 1,25 dollar en 2014.