Tunis : pas d’annulation en masse des séjours auprès des voyagistes français

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ée le 19 mars 2015 devant le musée du Bardo à Tunis (Photo : Sofiene Hamdaoui)

[19/03/2015 17:17:03] PARIS (AFP) Les voyagistes français, qui ont suspendu les excursions touristiques prévues sur le sol tunisien après l’attaque du musée du Bardo à Tunis, soulignaient jeudi la solidarité d’une clientèle qui n’a pas pour l’instant procédé à des annulations en masse.

“Les clients restent solidaires, on n’a pas eu de vague d’annulations”, a déclaré René-Marc Chikli, président du Syndicat des tour-opérateurs français (Seto), lors du Salon Mondial du Tourisme à Paris.

“Je ne vous dis pas non plus qu’il n’y a pas eu des annulations chez quelques tour-opérateurs, mais ce matin la situation était plutôt paradoxale, avec des clients qui posaient des questions mais aussi des clients qui posaient des réservations”, a-t-il indiqué.

A l’agence parisienne Jet tours du 34 avenue de l’Opéra, “personne n’a encore appelé pour annuler” parmi les dix dossiers déposés pour des départs en Tunisie prévus cet été.

“Effectivement, je m’attendais à des annulations ce matin, ou même à des appels de clients. Mais je pense que les gens ne font pas d’amalgame : les attentats peuvent arriver n’importe où”, confie Anne Malingrey, la responsable de cette agence.

Le Seto regroupe quelque 70 voyagistes tels TUI France, Fram, Club Méditerranée, Voyageurs du monde ou encore Kuoni France.

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éclaré René-Marc Chikli, président du Syndicat des tour-opérateurs français (Seto), photographié ici le 4 septembre 2006 à Paris (Photo : Joel Saget)

Certains d’entre eux ont annoncé jeudi avoir renforcé leurs mesures de sécurité, sans plus de détails.

“Notre seul village en Tunisie, situé sur l’île de Djerba, est toujours ouvert, la situation y est normale. Les mesures de sécurité y ont été renforcées par mesure de précaution, notamment au niveau des accès au village”, selon un porte-parole du Club Med.

Chez Nouvelles Frontières, “on a arrêté toutes les excursions en Tunisie et mis en place des mesures de sécurité dans les deux hôtels-club que nous avons à Djerba”, qui comptent quelque 400 touristes, a indiqué à l’AFP la porte-parole Martine Haas.

“On renforce le niveau de sécurité, on est en liaison permanente avec autorités locales et le Quai d?Orsay, des nouveaux gardes de sécurité sont mis en place, le périmètre autour des deux hôtels sont sécurisés, la vigilance est accrue”, affirme aussi le groupe hôtelier Accor, qui gère un Novotel et un Ibis à Tunis, ses seuls établissements en Tunisie.

– une destination à prix attractifs –

L’attaque du musée Bardo à Tunis a fait au moins 21 morts dont 20 étrangers, au tout début de la saison touristique.

Pilier de l’économie du pays, le tourisme était déjà chancelant depuis la révolution qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali en 2011.

Indépendamment de la tuerie de mercredi, la Tunisie, à l’instar du Maroc et de la Turquie, connaissait déjà “un démarrage difficile” en termes de réservations, reconnaît M. Chikli.

“Il est encore difficile de savoir comment le comportement des Français va se repositionner” sur la Tunisie et le Maghreb en général, selon lui.

“On va souffrir pendant une période”, a concédé ce responsable, mais “le pire serait que les tour-opérateurs se retirent de la destination”.

Un message repris en coeur par les voyagistes français qui font valoir que la Tunisie reste très attractive en termes de prix, et qu’elle offre “une garantie soleil”.

“Il faut rester solidaire de la situation. Nous aussi, nous avons vécu un attentat à Paris et les gens continuent d’y venir”, a déclaré à l’AFP Anne-Isabelle Rolland, de Transat France, holding de Look Voyages. “Il ne faut pas stigmatiser une destination mais croire en la Tunisie et aider son peuple”, a-t-elle ajouté.

Une bonne partie des victimes de l’attentat de mercredi étaient des croisiéristes descendus de leur paquebot en escale pour découvrir la capitale tunisienne et le musée le plus prestigieux du pays.

En réaction, les groupes italiens MSC Croisières et Costa Croisières, dont des passagers ont été tués ou blessés dans l’attaque, ont annoncé jeudi la suspension de leurs escales dans la capitale tunisienne.

De leur côté, les voyagistes français avaient décidé dès mercredi, de suspendre toutes les excursions des touristes français présents sur le sol tunisien, soit quelque 1.200 personnes.