èce devant le parlement, le 28 janvier 2015 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[28/01/2015 19:42:11] Paris (AFP) L’agence de notation Standard & Poor’s a menacé mercredi d’abaisser la note “B” de la Grèce de stable à négative en raison notamment de l’incertitude politique actuelle.
“Certaines des politiques économiques et budgétaires promues par le nouveau gouvernement récemment élu en Grèce, mené par le parti de gauche Syriza, sont incompatibles avec le cadre politique négocié entre le précédent gouvernement et les créanciers officiels” du pays, justifie l’agence dans un communiqué.
Pour S&P, les incertitudes passées concernant l’appartenance de la Grèce à la zone euro, l’incapacité du pays à mettre en oeuvre de façon continue des réformes structurelles, ou la courte durée de vie des gouvernements “semblent avoir pesé sur la confiance, et par conséquent sur l’investissement, qui a reculé à 11% du PIB en 2014 contre 24% du PIB en 2008”.
La promesse du nouveau gouvernement de tenter d’augmenter l’investissement public et de relier plus étroitement les conditions du remboursement de la dette à la croissance est “constructive”.
La volonté affichée par Syriza de lutter contre la corruption, de renforcer le système judiciaire et d’améliorer la collecte des impôts pourrait aussi jouer en faveur d’Athènes dans ses négociations avec ses créditeurs, estime S&P.
L’agence continue d’ailleurs de penser que “les négociateurs parviendront à un consensus sur les termes et conditions de financement supplémentaire, en particulier au vue de l’intérêt pour la Grèce et ses créanciers de la zone euro à ce que le pays ne fasse pas défaut”.
A l’inverse, si les discussions n’aboutissaient pas, cela “pourrait affecter les perspectives de reprise économique de la Grèce et sa performance budgétaire, tout en augmentant les risques sur la stabilité financière de son système bancaire”.
Les banques grecques ont déjà cédé plus d’un quart de leur valeur mercredi après les premières prises du position du gouvernement de gauche radicale du nouveau Premier ministre Alexis Tsipras, l’indice général de la Bourse d’Athènes cédant 9,24% au total.
Au cours de la première réunion du conseil des ministres mercredi, M. Tsipras a bien placé parmi ses principales priorités la renégociation avec les créanciers, UE et FMI, de la dette et du plan d’austérité imposé au pays en échange des prêts internationaux.
Mais il a aussi mentionné l’arrêt des privatisations du port du Pirée, ou de la compagnie d’électricité DEI.
Il a également promis l’adoption des mesures sociales pour répondre à “la crise humanitaire” subie par les citoyens après six ans d’austérité, qui a entraîné à une profonde récession et l’explosion du chômage.