SAP veut accroître ses revenus de moitié d’ici à 2020 grâce au “cloud”

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ège de la compagnie à Walldorf (Photo : Daniel Roland)

[20/01/2015 12:00:37] Berlin (AFP) L’allemand SAP a indiqué mardi vouloir faire croître son chiffre d’affaires d’environ moitié d’ici 2020 grâce à son essor dans la gestion informatique dématérialisée (“cloud”), mais les investisseurs se montraient déçus par les ambitions du géant des logiciels professionnels.

Mettant en avant le fait d’être “le groupe qui grossit le plus vite dans le cloud au niveau mondial”, SAP a fixé pour la première fois des objectifs à l’horizon 2020. Mais les investisseurs se sont davantage focalisés sur des objectifs 2017 revus à la baisse et des prévisions 2015 jugées décevantes.

“Les investisseurs vont avoir plus de mal à croire aux prévisions de long-terme vu les prévisions à moyen terme”, ont résumé les analystes de Deutsche Bank dans une note.

Et de fait, cette méfiance se traduisait par une forte baisse de l’action SAP à la Bourse de Francfort, affichant un recul de 4,45% à 54,95 euros vers 11H20 GMT et pointant de loin à la dernière place de l’indice Dax.

Lancé depuis quelques années dans une transformation de son modèle d’activité, SAP mise sur un essor progressif de son activité dans le cloud, qui offre aux entreprises une gestion et un stockage des données par internet. Cette activité doit d’ici peu supplanter son activité traditionnelle de vente de logiciels embarqués.

En 2020, le cloud devrait compter pour environ 70% à 75% des revenus du groupe, estime SAP. Cela devrait permettre de porter le chiffre d’affaires dans une fourchette allant de 26 à 28 milliards d’euros, contre 17,6 milliards en 2014. Entre temps, ses revenus devraient grimper jusqu’à 21-22 milliards d’euros en 2017, ce qui est moins qu’attendu auparavant, puisque SAP tablait jusqu’à présent sur un chiffre d’affaires d’au moins 22 milliards en 2017. Par ailleurs, le groupe a abandonné tout objectif de marge opérationnelle.

– “Autres acquisitions” –

Analyste chez DZ Bank, Harald Schnitzer a souligné que, “une fois encore, SAP a décalé dans le temps ses objectifs de résultats”. “Si la croissance du groupe dans le cloud est encourageante, SAP doit maintenant prouver qu’il peut être aussi rentable qu’il l’avait fait miroiter!” juge l’analyste.

Le groupe lui ne cesse d’expliquer que là où, avec les logiciels classiques, il avait une importante rentrée d’argent immédiate au moment de la vente du logiciel, il aura des revenus plus stables avec le cloud, les entreprises payant un abonnement mensuel pour la gestion de leurs données. “Nous sommes sur la voie d’un modèle de revenus plus prévisible”, a souligné le patron de SAP Bill McDermott, lors d’une conférence téléphonique.

Parallèlement à la croissance de ses revenus, SAP, qui délivre ses prévisions uniquement en normes comptables non-IFRS, ressortant généralement plus flatteuses, compte en parallèle améliorer son bénéfice d’exploitation. Il est prévu que celui-ci atteigne entre 5,6 et 5,9 milliards d’euros en 2015, contre 5,64 milliards d’euros en 2014, ce que les analystes de Deutsche Bank jugent “décevants”.

Cette prévision est formulée à niveaux de changes constants, le groupe précisant que si les taux de change demeuraient au niveau actuel, avec notamment un euro très faible par rapport au dollar, cela se traduirait par un point de croissance supplémentaire de son bénéfice d’exploitation.

En 2017, le bénéfice d’exploitation (toujours en normes non-IFRS) est attendu dans une fourchette allant de 6,3 à 7 milliards d’euros, puis entre 8 et 9 milliards d’euros en 2020.

Pour l’heure, le développement du groupe dans la gestion informatique dématérialisée, synonyme d’importants investissements techniques et commerciaux et d’acquisitions, comme récemment l’américain Concur, a continué de peser sur le bénéfice net de 2014 qui, en normes IFRS, a reculé de 1% à 3,275 milliards d’euros. En normes non-IFRS, il est en hausse de 4% à 4,178 milliards.

Les analystes de la Société Générale s’attendent à ce que SAP “fasse d’autres acquisitions dans les années à venir” pour davantage grandir dans le cloud, un domaine convoité par son grand concurrent, l’américain Oracle, ou des sociétés spécialisées comme Salesforce.