Le Creuset, la cocotte française à l’assaut du monde

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érifient la qualité des cocottes, le 17 septembre 2013 à Fresnoy-le-Grand, dans le nord-est de la France (Photo : François Nascimbeni)

[20/09/2013 10:00:29] Fresnoy-le-grand (France) (AFP) Des milliers de mètres carrés d’ateliers ultra modernes, aérés et clairs : le chantier en voie d’achèvement sur le site historique de l’usine de cocottes en fonte émaillée témoigne avec éloquence du succès de l’entreprise Le Creuset.

Ils contrastent avec les anciens bâtiments, sombres et moins avenants, qui, bien qu’équipés également de chaînes de moulage et fourneaux électriques récents, datent de la première moitié du XXe siècle et sont d’ailleurs promis à la rénovation.

C’est la concrétisation d’un projet de modernisation par étapes, lancé en 2010, de près de 80 millions d’euros. Il vise à terme au doublement des capacités de production d’ustensiles en fonte émaillée, –dont Le Creuset est le numéro un mondial–, notamment l’illustrissime cocotte garantie à vie mais aussi casseroles, poêles, grills et autres terrines.

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à Fresnoy-le-Grand, dans le nord-est de la France, le 17 septembre 2013 (Photo : François Nascimbeni)

Autre croissance, l’augmentation de 200 postes plein temps des effectifs français dans la fabrication par rapport à 2009. “Nous en sommes à 100/120 emplois supplémentaires”, sur un total actuel de 600 ouvriers plus une cinquantaine d’intérimaires, indique le co-directeur général de Le Creuset Industrie (la partie fabrication) Patrick Jacob.

Que la société fondée en 1925 à Fresnoy-le-Grand, bourg picard proche de Saint-Quentin, ne connaisse pas la crise, et que les salaires y soient même, selon la direction, supérieurs de 20% à la moyenne, a de quoi intriguer en une période où l’industrie française se réduit comme peau de chagrin, invoquant des charges excessives.

Le Creuset maintient en France sa production principale, la fonte émaillée, qui représente 60% de ses revenus. Les autres gammes en céramique, acier émaillé, inox et silicone sont fabriquées par des sous-traitants étrangers.

Le groupe s’est d’ailleurs lancé résolument à l’assaut du marché mondial avec l’ambition d’être un leader et une référence dans les ustensiles des arts de la table.

Même si sa direction reste discrète sur son chiffre d’affaires global –proche de 300 millions d’euros, selon des estimations de la presse spécialisée–, celui-ci, reconnaissent ses cadres, n’a cessé d’augmenter régulièrement d’au moins 10% par an depuis une bonne décennie.

Positionnement haut de gamme

En 1988, lorsque l’anglo-sud-africain Paul Van Zuydam, cadre d’une entreprise britannique, reprend Le Creuset à ses actionnaires français, l’entreprise, malgré sa notoriété, va mal et hésite sur sa stratégie.

Pour M. Jacob, la recette appliquée sous l’impulsion du nouveau propriétaire est simple: “On s’est positionné haut de gamme dans un environnement international”.

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à Fresnoy-le-Grand, dans le nord-est de la France (Photo : François Nascimbeni)

Le Creuset n’a que deux sites de production en propre: l’un en France pour la fonte émaillée et l’autre en Chine pour sa filiale tire-bouchons (Screwpull) et autres ustensiles pour amateurs de vin.

Un troisième site est à l’étude en Thaïlande pour la fabrication des produits en céramique, “en raison de la proximité de gisements siliceux particuliers, présentant un minimum de porosité”, obsession de la qualité oblige, explique-t-il encore.

La société s’appuie également pour son développement sur une vingtaine de filiales de commercialisation dans le monde, ses premiers débouchés, en dehors de la zone France-Benelux, étant les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne et les pays scandinaves. Même si elle continue de progresser sur ces marchés, elle cible désormais aussi les grands pays émergents, à commencer par la Russie.

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à Fresnoy-le-Grand, dans le nord-est de la France (Photo : François Nascimbeni)

Le Creuset surfe sur la réputation de qualité de son produit phare dans un domaine –la gastronomie– où ce qui est français a une excellente image, ensuite sur la vogue des émissions de télévision sur l’art culinaire, et enfin sur un changement de mode de vie. Manger dans la cuisine en posant sur la table la cocotte made in France est du dernier chic.

Côté commercial, l’image de haut de gamme est savamment entretenue. “Tous les réseaux de distribution sont bons, sauf les enseignes de la grande distribution”, souligne le directeur général de la filiale France-Benelux, Sébastien Zott.

Le groupe, qui a un important réseau de magasins d’usine à travers le monde, compte de plus en plus sur ses boutiques de marque.

La première boutique Le Creuset en France doit s’ouvrir fin novembre dans le 6e arrondissement de Paris.