Lafarge creuse ses pertes au premier trimestre mais maintient ses objectifs 2013

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Logo de Lafarge (Photo : Bertrand Guay)

[07/05/2013 17:53:02] PARIS (AFP) Lafarge a pratiquement doublé ses pertes au premier trimestre par rapport à l’année dernière en les portant à 117 millions d’euros mais le fabricant de matériaux de construction table sur une reprise de la demande de ciment pour atteindre ses objectifs 2013, confirmés mardi.

“Le premier trimestre est très dépendant de la météorologie et n’est pas représentatif ou significatif de la globalité de l’année”, a affirmé le PDG Bruno Lafont, après l’annonce d’une perte nette de 117 millions d’euros en ce début d’année contre 60 millions à la même période l’an dernier.

Sur les trois premiers mois, le cimentier a réalisé un chiffre d’affaires en baisse de 6% à 3,1 milliards d’euros, un recul attribué à “des conditions météorologiques particulièrement défavorables” en ce début d’année et à deux jours ouvrés en moins par rapport au premier trimestre 2012.

Les résultats ont également souffert “d’incidents de production non récurrents et aujourd’hui résolus, notamment en Algérie et en Egypte”, a expliqué le PDG.

Dans ce “contexte défavorable”, le résultat brut d’exploitation (Ebitda) a plongé de 26% à 380 millions d’euros, des résultats dont le groupe assure cependant qu’ils sont “en ligne avec son objectif de 650 millions d’euros d’Ebitda supplémentaires sur l’année”.

Selon M. Lafont, Lafarge a effectivement dégagé 100 millions d’euros d’Ebitda supplémentaires au premier trimestre “en dépit de volumes faibles”, soit 40 millions grâce à son programme d’innovation et 60 grâce aux réductions de coûts.

Le PDG s’est déclaré “confiant” dans la capacité du groupe “à réaliser la majeure partie de (son) plan 2012-2015 visant à accroître l’Ebitda de 1,75 milliard d’euros (…), avec près d’un an d’avance sur notre objectif initial”.

Par conséquent, “les perspectives et les objectifs du groupe en 2013 restent inchangés”, a-t-il assuré lors d’une conférence téléphonique. Il compte sur une hausse des prix pratiquée sur la plupart de ses marchés et dont l’impact devrait se refléter sur les ventes “dans les mois à venir”.

“Nous continuons à anticiper une croissance de la demande de ciment sur nos marchés comprise entre 1 et 4% en 2013”, portée essentiellement par les zones “hors Europe”, a ajouté M. Lafont.

Lafarge s’attend notamment à une reprise en Amérique du nord, où il s’est engagé dans “l’augmentation des capacités” de son usine d”Exshaw à Calgary, au Canada. Aux Etats-Unis, “nous allons commencer la modernisation de notre usine de Ravena”, dans l’Etat de New York, a précisé le PDG.

Lors de l’assemblée générale des actionnaires, qui s’est déroulée dans l’après-midi, M. Lafont a été interrogé sur une éventuelle surchauffe dans le secteur immobilier en Chine.

“Nous avons connu une connu une année 2012 un peu plus difficile, mais la Chine ne représente que 3% des activités du groupe. Un petit essouflement de la Chine ne met pas Lafarge à genoux”, a répondu le PDG.

Le groupe maintient également son objectif de réduire son endettement net à moins de dix milliards d’euros “le plus rapidement possible en 2013”, notamment grâce à son programme de désinvestissement qui “se poursuit dans de bonnes conditions”, a indiqué le PDG.

Lafarge a “sécurisé” un montant d’un milliard de cessions depuis le début 2012, dont 400 millions doivent être perçu d’ici la fin de l’année. “Nous procéderons à d’autres désinvestissements créateurs de valeur”, a indiqué le groupe.

A la Bourse de Paris, le titre du cimentier a enregistré l’une des plus fortes hausses de la journée, en gagnant 4,42% à 51,04 euros à la clôture, après avoir frôlé les 6% à la mi-journée, dans un marché stable (+0,37%).