Chypre : le Parlement commence à débattre du plan de sauvetage européen

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Vue du Parlement chypriote, le 19 mars 2013 (Photo : Yiannis Kourtoglou)

[30/04/2013 05:53:11] NICOSIE (AFP) Le Parlement chypriote doit commencer à débattre mardi du plan de sauvetage européen prévoyant un prêt de 10 milliards d’euros en échange de contreparties draconiennes, un mal nécessaire selon le ministre des Finances qui a appelé les députés à le ratifier sans délai.

Le ministre, Haris Georgiades, a reconnu lundi que les choses seraient “très difficiles” pour Chypre, en raison des contreparties imposées par les bailleurs de fonds, l’Union européenne (UE), la banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Mais, sans ce programme, Chypre risque de s’effondrer totalement économiquement et d’être contrainte de sortir de la zone euro, ce qui serait “dramatique”, a souligné le ministre.

Le plan de sauvetage doit être ratifié avant que le pays, au bord de la faillite, puisse recevoir la première tranche des 10 milliards d’euros de prêt.

Le Parlement chypriote, qui commence à examiner le plan mardi, pourrait se prononcer le jour-même. Mais le vote pourrait être retardé si le débat se prolonge.

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à Nicosie (Photo : Yiannis Kourtoglou)

Le porte-parole du gouvernement Christos Stylianides avait appelé récemment l’opposition à bien réfléchir avant de se prononcer, soulignant que Chypre allait sans tarder se retrouver à court de fonds et n’avait pas d’autre moyen de se refinancer.

Une source gouvernementale a indiqué à l’AFP que le Parlement chypriote, où la coalition gouvernementale de centre-droit détient une courte majorité, “hésite et pourrait voter dans un sens ou dans un autre”.

Le parti au pouvoir Disy et son partenaire Diko au sein de la coalition, sont “en faveur” du plan, tandis que le parti d’opposition Akel devrait “voter contre”. Le parti social démocrate Edek est encore indécis, selon cette source.

Récession

Le gouvernement a approuvé mercredi le plan de sauvetage. Pour éviter à l’île la faillite, il a accepté en mars des concessions draconiennes qui ont été la cible de critiques acerbes au Parlement.

Le plan prévoit une contribution de 13 milliards d’euros de Chypre, qui va notamment se traduire par une mise en liquidation de la deuxième banque du pays, la Laïki.

La majeure partie de la contribution chypriote va provenir d’une ponction allant jusqu’à 60% sur les épargnes supérieures à 100.000 euros dans la principale banque du pays, et encore plus lourde dans la deuxième, une décision sans précédent qui fait polémique.

En vertu du plan de sauvetage, Chypre va devoir également augmenter les impôts, diminuer les effectifs de la fonction publique et privatiser certaines sociétés publiques. L’île a aussi voté une augmentation de l’impôt sur les sociétés de 10% à 12,5%.

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érie de promotions, le 11 avril 2013 à Nicosie (Photo : Patrick Baz)

Certains députés estiment que ces mesures vont enfoncer l’île dans la crise, alors qu’elle traverse déjà une récession, avec un chômage qui se rapproche des 15% et devrait augmenter nettement en 2013 et 2014.

Le Parlement devrait parallèlement examiner mardi une série de réformes voulues par le président conservateur Nicos Anastasiades, visant à moderniser et mieux contrôler l’action de l’Etat.

Le gouvernement est soumis à d’importantes pressions à la fois de Bruxelles et de l’opinion publique chypriote pour lutter contre la corruption.

Les mesures annoncées visent notamment à limiter l’immunité des parlementaires et du président et à surveiller les prises de décision.

Le ministre des Finances a de son côté appelé à la mise en oeuvre de “réformes structurelles” pour “relancer l’économie”.

“Nous devons aussi reconnaître les erreurs du passé et ne pas chercher des alternatives insuffisantes et non viables”, a-t-il martelé.