“L’euro est fort, peut-être (…) trop fort”, dit Moscovici

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à Davos (Suisse), le 25 janvier 2013 (Photo : Eric Piermont)

[03/02/2013 14:09:51] PARIS (AFP) Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a estimé dimanche que l’euro était “fort, peut-être d’ailleurs trop fort”, alors que la monnaie unique évolue au-dessus de 1,36 dollar, ce qui est pénalisant pour les exportations.

“L’euro est stable, l’euro est fort, peut-être d’ailleurs trop fort à certains égards”, a déclaré M. Moscovici sur France 2 en rappelant que l’on s’interrogeait sur l’avenir de la monnaie unique il y a un an.

L’euro a encore progressé face au dollar vendredi, évoluant au-dessus du seuil de 1,36 dollar après avoir atteint dans la journée 1,3711 dollar, son plus haut niveau depuis mi-novembre 2011, en raison d’un regain d’optimisme sur les perspectives de l’économie en zone euro.

La monnaie unique a également augmenté face à la devise nippone et touché 126,97 yens, son plus haut niveau depuis fin avril 2010.

Pour le gouvernement français, cette hausse devient préoccupante car une monnaie trop forte pèse sur les exportations.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a ainsi fait part de son inquiétude mercredi, en disant : “l’euro est trop haut par rapport à ce que l’économie européenne, pas seulement française, est en droit d’attendre”.

“Nous sommes attentifs à cette question”, “qui fait l’objet de toute l’attention du président de la République, du Premier ministre et du gouvernement français”, a-t-il déclaré en assurant qu'”une hausse de dix centimes d’euro, c’est un milliard de chiffre d’affaires en moins pour EADS”, le géant européen de l’aéronautique.

M. Moscovici a également assuré qu’il tablait sur une inversion de la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année à la faveur d’une amélioration de la conjoncture en France et dans le monde.

“On ne peut pas se résigner à l’idée que le chômage augmente sans arrêt”, a-t-il déclaré. “Je pense que 2013 va être une année (…) avec une reprise progressive vers la fin de l’année”, et donc “je crois que nous pouvons, encore une fois nous ferons tout, pour que la courbe du chômage s’inverse d’ici à la fin de l’année 2013”, a-t-il insisté.

Le ministre de l’Economie a enfin réaffirmé les prévisions gouvernementales de croissance du Produit intérieur brut (PIB) français, attendue à 0,8% en 2013, tout en soulignant que “s’il faut adapter, on s’adaptera”.