Saga : Alwaleed Ben Talal…Bienfaiteur, mais ne perd jamais le Nord

 

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Arabie Saoudite, Tunisie, Palestine, Egypte, Bosnie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Ghana, Bangladesh,…les actions de la fondation caritative d’Alwaleed n’ont pas de limites. 100 millions de dollars (environ 161,5 millions de dinars) étaient investis en 2005. Mais le prince Alwaleed reste un brillant homme d’affaires dont le dernier fait d’armes est l’achat d’une partie des actions du réseau social Twitter. Dernier récit, pour l’heure, d’une grande Saga.

Les calculs sont vite faits. En 2005, la fortune d’Alwaleed Ben Talal était estimée à quelque 20 milliards de dollars (environ 33 milliards de dinars). 500 millions de dollars (environ 800,5 millions de dinars) constituent le revenu du Prince (dont une partie est réinvestie). Et 100 millions de dollars (environ 161,5 millions de dinars) vont à des œuvres caritatives et à des actions en faveur du dialogue entre les cultures. 

Ces derniers fonds passent par la Alwaleed Ben Talal Foundation, créée en 2003. Depuis sa création, cette fondation a agi certes beaucoup en Arabie Saoudite où elle a concentré son effort sur la construction de mosquées, mais elle est beaucoup intervenue en dehors de ce pays. Ainsi a-t-elle participé activement à la construction de la Mosquée de Carthage : Alwaleed Ben Talal était présent à son inauguration, le 11 novembre 2003.

Palestine, Egypte, Bosnie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Ghana, Bangladesh,…les actions de la fondation n’ont pas de limites. Le Prince Alwaleed a notamment donné un Boeing 727 à l’autorité palestinienne pour son nouvel aéroport, versé 27 millions de dollars (environ 43,5 millions de dinars ) pour reconstruire des infrastructures détruites par les Israéliens et servi 6 millions de dollars (environ 9,6 millions de dinars ) à des Palestiniens qui ont perdu leur emploi après la deuxième Intifadah, en 2000.

Distribution d’enveloppes aux habitants des quartiers populaires

Le mois de Ramadan est l’occasion pour le Prince Alwaleed de faire bénéficier les plus humbles de ses œuvres de charité. Riz Khan raconte, à ce propos, qu’il s’y rend vers 23 heures pour distribuer des envelopper de 1.370 dollars (environ 2.213 dinars) aux habitants des quartiers populaires en Arabie Saoudite (dixit: Alwaleed, homme d’affaires, milliardaire, prince, Beyrouth : Arab Scientific Publischers, 2005, 365 pages).

Côté dialogue des cultures, sa dernière action concerne le Musée du Louvre de Paris. Il y investit pas moins de 23 millions de dollars (environ 37 millions de dinars) pour la construction d’une salle d’œuvres islamiques dans ce musée. Quelque 10.000 pièces allant du 7ème au 19ème siècle sont concernées.

Mais, Alwaleed Ben Talal a toujours l’œil sur les affaires. Son dernier fait d’arme dans ce sens reste son investissement de 300 millions de dollars (environ 484,5 millions de dinars) dans la plateforme de microbloging Twitter, environ 3,75% du capital de ce réseau social.

Pourquoi l’a-t-il fait? Des analystes y trouvent un ensemble d’explications à ce coup de maître pratiqué par cet adepte de l’intelligence financière. Qui l’a conduit depuis la fin des années 1990 à investir dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Avec déjà une entrée dans le capital d’Apple.

«Capter et monétiser une tendance»

Le responsable des investissements internationaux de la KHC (Kingdom Holding Comagny), l’institution qui a remplacé le Kingdom Establishment, toujours propriété d’Alwaleed,  Ahmed Halawani, ne s’est sans doute pas trompé en annonçant ceci au sujet de l’investissement Twitter, en décembre 2011: «Nous pensons que les médias sociaux vont fondamentalement changer le paysage médiatique dans les prochaines années. Twitter va capter et monétiser cette tendance».

Les réseaux sociaux -Alwaleed l’a déjà compris- sont en train de devenir le premier média du monde et le principal marché publicitaire.

Un autre fait l’a fait agir. L’engagement des Russes et des Chinois dans la bataille.  Cinq mois avant l’investissement d’Alwaleed, une levée de fonds de 800 millions de dollars (environ 1.292 millions de dinars) a été menée par un  fonds d’investissement russe DST Global, également actionnaire de Facebook. L’homme d’affaires chinois Li Ka-Shing avait auparavant injecté 60 millions de dollars (environ 97 millions de dinars) dans Facebook, soit  0,75% du capital de ce réseau social.

C’était déjà assez.