Tunisie – Sfax : Mohamed Frikha ne veut pas créer un IACE bis

mohamed-frikha-telnet-1.jpgLe patron de Telnet et de Syphax Airlines se défend de vouloir concurrencer l’Institut arabe des chefs d’entreprise ou d’agir par pur réflexe régionaliste. En fait, l’organisme qu’il envisage de créer avec de grandes entreprises de Sfax n’aura pas du tout la même mission que l’organisme fondé jadis par Mansour Moalla.

WMC: Vous venez d’annoncer la création d’un regroupement des chefs d’entreprise de Sfax, votre région d’origine, dans lequel certains ont tout de suite vu un concurrent de l’Institut arabe des chefs d’Entreprise (IACE). Est-ce le cas?

Mohamed Frikha: En fait, ce n’est pas un institut des chefs d’entreprise, mais un institut d’études des projets de développement de la région de Sfax.

Comment est née cette idée?

L’idée a vu le jour lors de discussions avec les ministres de l’Emploi et du Développement, à l’occasion des Journées de réflexion sur le thème «Quel nouvel élan pour le développement de la région de Sfax dans la Tunisie post-Révolution», organisées les 23-24 septembre 2011, avec la participation d’experts économiques, d’universitaires, de huit ministres, d’hommes d’affaires, de l’UTICA, de l’antenne de l’IACE à Sfax, et de diverses associations de la société civile

Cette idée est chère à Mansour Moalla qui, dans le temps, organisait ce genre de manifestations dans toutes les régions du pays.

Les discussions menées à cette occasion, autour de cinq grands thèmes –urbanisme, transport, tourisme, agriculture, industrie et les nouvelles technologies- ont permis d’élaborer une feuille de route et une liste de projets.

Nous sommes arrivés à la conclusion qu’en plus des efforts de l’Etat et de ses différentes structures, les hommes d’affaires doivent être précurseurs et prendre en charge un certain nombre de projets. Pour ce faire, il faut lancer des études de faisabilité de ces projets et en entamer la concrétisation, une fois leur rentabilité prouvée.

D’où l’idée de créer un institut regroupant les grandes entreprises de la région qui vont en souscrire le capital. Cet institut sera doté d’un comité des sages, dont feront partie les grands commis de l’Etat et les grandes personnalités de la région dont l’expérience sera très utile, un comité exécutif qui va avoir sous sa tutelle des experts. Ce sont ces gens-là qui feront les études de faisabilité des projets en faisant appel à ces compétences nationales bénévoles ou étrangères dans le cadre d’aides entre les régions.

Une fois l’étude bouclée, les projets seront présentés aux hommes d’affaires tunisiens et étrangers. Celui qui adoptera le projet remboursera les frais de l’étude.

Qui sont vos partenaires dans ce projet?

Le noyau de départ est composé du comité qui a organisé la Journée du 23 septembre 2011 à Sfax. Une première réunion a eu lieu ce mardi 6 mars 2012 à Tunis.

Certains ont vu dans votre projet une certaine dérive régionaliste…

Ce que je suis en train de faire à Sfax doit servir de modèle aux hommes d’affaires des autres régions. Je pense qu’on devrait créer un institut similaire dans les régions du Sahel, du Nord-ouest, du Sud, etc. La région nous a, en effet, montré que nous devons travailler au niveau des régions. D’autant qu’il y a aujourd’hui une réflexion en vue de revoir l’organisation administrative du pays pour donner plus de pouvoirs aux régions.

– Tous les articles sur

Sfax