Le “115 du particulier” : un réseau d’entraide de particuliers sur Facebook pour aider les sans-abri

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évrier 2012 sous la neige à Reims (Photo : Francois Nascimbeni)

[10/02/2012 09:47:00] PARIS (AFP) Ils ne se connaissaient pas auparavant mais depuis vendredi dernier, Cédric, Brann et Solange s’affairent à trouver chez des particuliers des places d’hébergements pour les sans-abri, via un réseau d’entraide, créé sur Facebook qui compte déjà 3.000 membres.

Tout est parti d’une question postée sur Facebook par Cédric Lebert, artiste-peintre de 41 ans, qui a passé 15 années de sa vie entre la rue et les squats, à Paris et à Lyon: “pourquoi n’y a-t-il pas de particuliers dans le fichier du 115?”.

Très vite, Brann du Senon, ancien sans-abri de 51 ans, handicapé, qui vit “en autonomie” dans une caravane près de Nemours (Seine-et-Marne), a échangé sur la toile avec Cédric, Solange et d’autres.

A dix personnes, ils ont créé le 3 février sur Facebook une page intitulée le “115 du particulier” (https://www.facebook.com/groups/115.DU.PARTICULIER/). Ce réseau d’entraide, qui se présente comme “un vrai outil à la disposition de la misère”, offre “un coup de main aux associations et aux travailleurs sociaux”. “On propose des places d’hébergement chez des particuliers en mettant en contact des sans-abri et des gens qui proposent leur aide, surtout quand il fait -10 degrés”, explique Brann.

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évrier 2012 par la Croix-Rouge à Reims (Photo : Francois Nascimbeni)

“On ne veut surtout pas se substituer aux travailleurs sociaux, la mission principale est de trouver un toit à ceux qui n’en n’ont pas, les bonnes volontés proposent ce qu’elles peuvent et le temps qu’elles le peuvent, ça peut être un canapé, de la nourriture, une douche ou encore une soupe”, précise Brann, qui assure ainsi “réorganiser la solidarité”.

Ainsi, jeudi, sur la page de Brann et ses amis virtuels, une personne de Chauny dans l’Aisne déposait une proposition: “ce soir je peux offrir la douche et un repas chaud mais je n’ai pas de couchage, je n’accepte que les femmes je suis seule avec des enfants alors vous comprendrez”.

Ce même jour, en fin de journée, la page proposait 75 offres de Paris à Marseille en passant par la Meuse, le Morbihan ou la Gironde. Les coordonnées des personnes proposant leurs offres n’apparaissent pas, il faut donc passer par un “administrateur” qui met lui-même les personnes en contact.

Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre recense 685.116 personnes “privées de domicile personnel”.

Samedi, parce qu'”il faut agir face au grand froid”, Brann ira à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne chercher un SDF qu’il hébergera “le temps qu’il faut”, dans une deuxième caravane, située face à la sienne.

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évrier 2012 dans un couloir de métro à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

“Il y a une réelle ambition des citoyens à trouver des solutions, ça fait chaud au coeur de voir ça”, insiste Cédric Lebert.

Stefania Parigi, directrice générale du Samu social de Paris met toutefois en garde : “il peut y avoir de la bonne volonté dans cette initiative mais derrière, il peut aussi y avoir une réalité qui dépasse les gens qui accueille les sans-abri”.

“Quand on s’engage auprès de quelqu’un pour l’aider, on doit aller jusqu’au bout. Au Samu social, on a une charte de non-abandon”, souligne-t-elle.