“Les femmes tunisiennes ont du sang phénicien dans leur veine…“, assure Asma Ben Hamida de Enda

“Les femmes tunisiennes ont du sang phénicien dans leur sang, l’entrepreneuriat ne les effraye pas, assure Asma Ben Hamida de Enda: Il suffit tout juste de leur en offrir les moyens.

Le problème dans notre pays, c’est que nous axons nos programmes et nos actions sur les chômeurs diplômés, il faudrait peut-être se tourner vers ceux et celles qui n’ont pas de diplômes et qui comptent sur leurs propres aptitudes et des dons innés à être entrepreneurs, indique Asma Ben Hamida, directrice exécutive de Enda interarabe lors de la conférence intitulée “Jeunes et création d’entreprises, unissons nos efforts” organisée par Enda inter-arabe, mercredi 18 janvier et réunissant les différents acteurs de la société civile et des organismes internationaux et nationaux.

100.000 chômeurs parmi les 700.000 peuvent aujourd’hui profiter de la microfinance. Les associations peuvent aujourd’hui, grâce à la nouvelle loi, offrir des prêts de 5.000 dt; quant aux sociétés anonymes, elles peuvent offrir des prêts de 25.000 dt.

Grâce à ces nouvelles mesures, les microcrédits offrent une plus grande marge de manœuvre aux jeunes porteurs de projets. Rappelons qu’à ce jour, les taux de faillite des nouveaux projets sont élevés particulièrement durant les deux premières années, l’accompagnement des jeunes promoteurs est coûteux et pour garantir la pérennité des projets, il faut travailler en consortiums, partager les risques et réduire les coûts.

Le rôle des associations de microcrédits est important mais pas seulement. Il va falloir travailler sur la culture entrepreneuriale dans les universités et les régions pour susciter les vocations et coaches les jeunes qui ont perdu leur confiance en eux-mêmes. “Comment voulez-vous que nous ayons confiance en nous alors que pendant toutes nos études universitaires, que ce soit à l’IHEC, à l’Institut de gestion ou autres écoles commerciales, à chaque fois que nous essayons d’entreprendre même une activité culturelle, on nous l’interdisait. Pendant toutes nos études, on nous a coupé les ailes et on vient aujourd’hui nous demander de voler de nos propres ailes!”, a déclaré une participante représentant le FAO qui a récemment achevé ses études universitaires.

Sur le terrain, cela se vérifie, bien que les jeunes Tunisiens instruits ou moins instruits, rien que dans les réseaux sociaux ont montré une capacité à créer et à innover qui force l’admiration. Ils ont besoin de passer du virtuel au réel et d’engager de nouvelles formes d’entrepreneuriat comme celui culturel ou artistique.

Enda a annoncé son engagement à financer 20.000 jeunes promoteurs d’ici 2015. Depuis 2005, 95.000 jeunes ont été financés, 245.000 prêts accordés et 145 MDT de financements au total.

Mais nous n’aurons pas assez de Enda pour aider et susciter une dynamique propre à aider et encadrer les jeunes chômeurs toutes catégories confondues. D’autant plus qu’aujourd’hui, il n’est plus question de mettre en place juste des stratégies ponctuelles pour calmer les esprits mais d’investir dans celles plus réfléchir dans celles durables et pérennes. En un mot il faut arrêter de “Vendre du vent aux barques” … (bi3an errih lilmrakeb) mais réfléchir à moyen et long termes.