Tunisie – Promotion immobilière : Les privés face à l’autorisaton du gouverneur et aux opérateurs publics!


snit-tunisie-320.jpgLa fameuse “Autorisation du gouverneur“ qui, selon les
promoteurs immobiliers,
constitue une entrave de taille à l’accès des étrangers au marché tunisien,
n’est pas le seul sujet de récrimination des professionnels de ce secteur.
Ceux-ci voient également dans les opérateurs publics du monde de l’immobilier un
obstacle à leur plein épanouissement professionnel et commercial.

Abderrazek Ben Mahmoud concentre sa colère sur la SNIT (Société nationale
immobilière de Tunisie) et la SPROLS (Société de promotion des logements
sociaux) dont il réclame la disparition. «La SNIT a été créée à un moment où il
n’y avait pas de promoteurs immobiliers. Elle affirme faire du logement social
et ce n’est pas vrai. La SNIT est un concurrent. Idem pour la
SPROLS», clame le
patron du groupe immobilier éponyme. Qui s’insurge contre le fait que les
promoteurs acquittent 2% du prix d’un logement à titre de contribution à la
promotion du logement social et que cet argent soit être «utilisé par une
société concurrente».

Cet avis n’est cependant pas partagé par Larbi Mallekh. L’ancien ministre
reconverti dans l’immobilier dit ne pas être dérangé par la SNIT et la SPROLS.
Il voit même un avantage dans l’existence de la première. «Elle nous fait de la
publicité quand elle construit près de nous, car le citoyen peut voir alors que
nous avons le même prix –ou presque- mais que notre produit est de loin
meilleur». «La
SNIT me dérange», persiste et signe Abderrazek Ben Mahmoud, «car
elle a des avantages que nous n’avons pas». Tarek Chaabouni –fils de feu Habib
Chaabouni, fondateur de la première société immobilière en Tunisie (Le Logement)
en 1968- va même jusqu’à accuser cette entreprise publique d’être «le seul
promoteur immobilier à ne pas respecter la loi, puisqu’elle ne délivre pas de
promesse de vente après la perception du prix du logement, pour ne pas être
obligée de respecter des délais».

Les promoteurs immobiliers sont, par contre, unanimes pour tirer à boulets
rouges sur l’Agence Foncière de l’Habitat (AFH), accusée d’avoir fait flamber le
prix du foncier en Tunisie. «Le terrain est contrôlé par l’AFH qui, à l’origine,
a été créée pour combattre la spéculation. Or, en vendant les terrains par voie
d’appels d’offres, elle en enflamme les prix», accuse Larbi Mallekh. Celui qui
rappelle avoir créé cette agence du temps où il était ministre –sous Bourguiba-
appelle ses pairs à exercer des pressions sur l’administration afin que l’AFH ne
puisse plus vendre par appel d’offres, «à l’instar des autres agences –Agence
Foncière Touristique et Agence Foncière Industrielle. Et à celui qui pourrait
objecter qu’il y a une trop forte demande sur les terrains, ce promoteur
immobilier répond qu’il faut fixer des critères d’attribution et un prix de
vente raisonnable.

Tarek Marzouk est encore plus sévère à l’égard de l’AFH. Pour lui cette
structure est «devenue un moyen de monopole, et un instrument aux mains de
certaines familles de se saisir des terrains des autres». C’est pour cette
raison qu’il en demande fermement «la dissolution».

A l’opposé, Chadli Sellami pense qu’«on peut laisser l’AFH travailler» mais à la
condition d’autoriser les promoteurs immobiliers à opérer comme lotisseurs.