Tunisie : L’histoire secrète de Topnet racontée par Mehdi Khemiri

hatem-channoufi-1.jpgL’ancien cadre de l’IMBank va proposer aux entreprises une plateforme optimisant la gestion de leur trésorerie. Explications du promoteur du projet.

Webmanagercenter: Vous venez de créer la Société des Systèmes Electroniques et d’Ingénierie Informatiques Financières (SEIFF). Pour quoi faire?

Hatem Chanoufi: Nous allons développer plusieurs services tournant autour d’un thème qui est l’environnement financier de l’entreprise. Nous voulons mettre en place, à travers notre plateforme, Electronic TradeGate Funds | ETF Tunis, des canaux reliant l’entreprise à son environnement. Ces canaux seront bien sûr sécurisés. Mais nous allons nous concentrer sur l’information. Nous ne ferons ni conseil ni interférer dans le travail des institutions financières qui seront le vis-à-vis. Nous allons assurer un canal d’échanges et de transmission de données. Cela veut dire que les données qui étaient auparavant physiques vont être dématérialisées, et même permettre une certaine interactivité entre le client et son vis-à-vis.

Notre cible ce sont les entreprises en priorité, et nous allons offrir un service pro, avec continuité de service, sécurité redondante, etc.

Nous n’allons rien inventer. La seule innovation concerne le produit, c’est-à-dire le service que nous offrons, et qui n’existe pratiquement pas sur la place.

Un des critères des stratégies de sécurité informatique, c’est la distance: plus la distance par rapport au centre opérationnel est grande, plus la qualité de la sécurité de vos systèmes et la possibilité de continuité d’exploitation après un désastre est grande.

En raison de la synergie bien établie avec l’Europe, beaucoup de data centers européens peuvent sous-traiter leur back-up en Tunisie.

Notre société compte utiliser les centres de Tunisie Telecom en tant que miroir pour la continuité d’exploitation.

Ayant fait entrer plusieurs intervenants dans le capital de la société, nous avons perdu un peu de temps parce que nous avons traité avec plusieurs institutions en même temps. Il a fallu du temps pour que les gens comprennent le concept et l’acceptent.

Quand la plateforme sera-t-elle opérationnelle?

Nous allons lancer une première version beta, pour réaliser des essais durant les deux premiers trimestres 2011. Après, vers le troisième trimestre, la plateforme sera opérationnelle à 100%.

Lorsque nous avons mené l’étude du projet, nous avons ciblé 148 entreprises qui ont répondu à un questionnaire à travers un site web. Le questionnaire était articulé autour de dix questions à choix multiples.

L’objectif était de vérifier la disponibilité des entreprises à utiliser le web en tant qu’interface. Les entreprises ont été unanimement favorables, parce qu’elles éprouvent le besoin d’une solution centralisée permettant l’interactivité. Toutes ces entreprises utilisent déjà des solutions comme la télé-déclaration et ont, de ce fait, pu voir l’apport bénéfique d’une plateforme comme la nôtre.

D’ailleurs, notre cible ce sont les entreprises ayant une connexion Internet, sachant utiliser la signature électronique, etc. Donc, des entreprises disposant déjà de l’environnement sur lequel nous allons nous baser pour commercialiser ce service.

Votre clientèle potentielle, répondant à ces critères, s’élève à combien d’entreprises?

Près de 5.000 entreprises. Pour répondre à l’attente, nous avons mis en œuvre tous les moyens –des équipements, des solutions et des ingénieurs de qualité- nécessaires pour que le service soit de très haute performance technologique et de nature à contribuer à l’amélioration de l’environnement de gestion de l’entreprise.

Aurez-vous besoin de l’apport d’un partenaire étranger pour pouvoir offrir le service auquel vous pensez?

En Tunisie, nous avons les compétences nécessaires, mais il faut toujours valider le positionnement stratégique. Pour cela, nous avons de partenaires étrangers qui vont valider la solution développée par des Tunisiens sur des technologies utilisées par des plateformes en service dans des marchés financiers à l’étranger.

Pensez-vous à l’exportation de ce service?

Il nous faut d’abord réussir dans notre pays, et après on pourra facilement exporter la solution. C’est la même infrastructure se trouvant en Tunisie qui va être exploitée. Il nous suffira de cloner de notre data center, avec un ajout minime en termes d’infrastructures et on loue cela de la même manière. Mais la location ne sera pas aux mêmes conditions avantageuses qu’en Tunisie. Ce sera au même tarif auquel les entreprises étrangères sont habituées et qui s’élève à près de 20 fois le montant fixé pour les entreprises tunisiennes.

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