Tunisie : L’huile d’olive conditionnée a besoin d’un positionnement stratégique

Le marché organique présente actuellement une grande opportunité pour les
industriels tunisiens pour développer une offre de produits biologiques
répondant aux besoins des marchés extérieurs. Pour
l’huile d’olive conditionnée,
cette opportunité est doublée grâce à l’accroissement de la demande dans
plusieurs pays du nord de la Méditerranée mais aussi dans le continent
américain. Pas assez connue sur ces marchés, elle a encore le potentiel pour se
développer et d’avoir un positionnement stratégique par rapport aux autres pays.

«En Allemagne, peu de gens savent que la Tunisie est un producteur de
l’huile
d’olive
. On importe surtout de l’Italie, de l’Espagne et de la Grèce», nous a
affirmé Christoph Soika, un conseiller allemand dans le marché organique, lors
de la visite des délégations allemande et américaine en Tunisie, dans le cadre
de la campagne promotionnelle de l’huile d’olive conditionnée. Ce marché
représente 10% du marché allemand, avec un potentiel s’élevant à 13 millions
d’euros. Un marché qui n’arrête pas de se développer, mais dont les exigences
sont très pointues. Selon M. Soika, la certification organique ne suffit pas
pour se positionner sur ce marché, il faudrait aussi avoir le certificat de
qualité «IFS», qui justifie de la qualité de l’huile d’olive. Le marché allemand
présente, ainsi, une importante marge de manœuvre pour les producteurs
tunisiens.

huile-olive-22031010-1.jpgDu côté du marché américain, Marcel Trincale, président d’une société de
distribution de l’huile d’olive en Californie, a indiqué que ce sont surtout les
restaurants qui achètent et utilisent l’huile d’olive, «mais ça commence à se
développer auprès du consommateur final qui est de plus en plus conscient de ses
avantages». Sa société importe près de 200 mille tonnes par an, dont 90% de
Sicile, 5% d’Espagne et 5% de Tunisie. «Je compte importer davantage de la
Tunisie. Mais je dois dire que les producteurs tunisiens doivent miser sur la
promotion et la publicité de leurs produits parce qu’ils sont mal connus par les
consommateurs américains par rapport à leurs homologues italiens, aux espagnoles
et aux grecs», ajoute-t-il.

Aux Etats-Unis, la part de marché organique est encore faible, soit 2%. Mais
c’est un marché en vogue qui présente beaucoup d’opportunités de développement.
«Nous sommes ici parce que nous sommes à la recherche de partenariats
stratégiques pour les huiles d’olive aromatisés. Ce sont des huiles très
demandées par nos clients. Et on espère trouver des producteurs tunisiens qui
soient susceptibles de nous procurer ce genre de produits», nous a signalé Kathy
Griset, présidente d’une société américaine de distribution d’huiles.

huile-olive-22031010-2.jpgCes témoignages et d’autres donnent une idée sur le potentiel qu’a l’huile
d’olive tunisienne conditionnée pour se positionner sur des marchés aussi
stratégiques que l’Allemagne et les Etats-Unis. Sensibiliser les producteurs
tunisiens à ce potentiel devient un impératif pour donner aux produits tunisiens
la place qu’ils méritent. Le conditionnement et la création de marques
tunisiennes devraient être accompagnés par des campagnes de marketing agressif
pour faire face à la concurrence des trois grands pays exportateurs concurrents.
Il ne s’agit plus de se contenter d’une part de marché minime, mais de défendre
la marque et de donner l’image d’une Tunisie développée.