Michelin 2010 : Courchevel, station multi-étoilée, inscrite dans le luxe

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à Couchevel “Les Airelles”, le 26 février 2010. (Photo : Philippe Desmazes)

[01/03/2010 11:09:15] COURCHEVEL (Savoie) (AFP) Avec six palaces cinq étoiles et sept restaurants étoilés, dont quatre nouveaux primés par le guide Michelin 2010, la station de Courchevel, très prisée des milliardaires russes, s’inscrit incontestablement dans le luxe, une image de marque “trop figée” pour certains.

Le Michelin a récompensé deux chefs déjà triple étoilés, Pierre Gagnaire et Yannick Alléno, officiant tous deux dans des cinq étoiles, ainsi que deux jeunes toques, François Moureaux et Enrico Bernardo, propriétaires de petites structures.

“Courchevel est l’un des endroits au monde où l’on trouve le plus d’étoilés au m2. Avant on le disait pour l’hébergement, maintenant on va pouvoir le dire pour la restauration”, s’est réjouie Séverine Pétilaire-Bellet, directrice générale des Airelles, dont Gagnaire est le chef vedette.

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équipe du palace “Cheval Blanc”, le 26 février 2010 à Courchevel. (Photo : Philippe Desmazes)

“A l’hôtel que je dirige on a toujours été dans le grand luxe, donc ça ne me fait pas un effet particulier”, a poursuivi la responsable de l’hôtel, dont les tarifs à la nuit s’échelonnent entre 1.500 et 35.000 euros pour un appartement de 550 m2, doté d’un spa privé.

Au Cheval Blanc, palace de cinq étoiles voisin, propriété de l’homme d’affaires Bernard Arnault, le style est plus dépouillé mais le faste toujours présent.

La carte à vins du restaurant 1947, où officie Alléno, propose l’un des deux uniques nabuchodonosors (15 litres) au monde de Cheval blanc, premier grand cru classé 1990 St-Emilion. Vendu 130.000 euros, il n’a pas encore trouvé preneur.

Dans ce contexte, la consécration d’Alléno, suppléé à Courchevel par Denis Fetisson, allait presque de soi, selon le directeur de l’hôtel, Philippe Gourgaud.

“Quand on a choisi Yannick Alléno, on avait certains espoirs car Yannick est quand même trois étoiles au Meurice à Paris”, a-t-il rappelé.

Pour un des adjoints au maire, Jean-Christophe Vidoni, les étoiles “s’inscrivent dans une logique d’excellence” et renforcent naturellement “les axes de communication autour du luxe”. “Le défi va être de continuer à maintenir le niveau”, a-t-il ajouté.

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évrier 2010 à Paris. (Photo : Loic Venance)

La directrice de l’Office du tourisme, Adeline Roux, redoute toutefois une sclérose de l’image fastueuse de la station, peu conforme à la diversité réelle de l’offre.

“On est très fier des cinq étoiles, des restaurants étoilés, mais on n’arrive pas à faire dire qu’il existe autre chose à Courchevel”, dit-elle.

“Aujourd’hui le luxe est l’unique image véhiculée, malgré tous les efforts qu’on peut faire sur les restaurants qui proposent une formule entrée, plat, dessert à 19 euros” ou les hôtels de moyenne gamme, déplore-t-elle.

La consécration au guide Michelin pourrait toutefois transformer l’image “bling-bling” de Courchevel, associée aux nouveaux riches et aux magnats russes, et attirer une nouvelle clientèle, espèrent certains responsables.

“Les Français sont plus sensibles aux étoiles Michelin, qui récompensent un vrai travail qu’à un luxe qui peut parfois sembler ostentatoire”, souligne M. Vidoni.