Les ouvriers de Porsche ne veulent pas être rachetés par Volkswagen

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Logo du constructeur automobile allemand Porsche (Photo : Michael Latz)

[19/07/2009 13:55:31] BERLIN (AFP) Les ouvriers du groupe automobile de luxe Porsche vont se battre plutôt que d’accepter le rachat de leur société par le géant Volkswagen, selon le chef du comité d’entreprise de Porsche cité dimanche par l’hebdomadaire Welt am Sonntag (WamS).

Volkswagen “ne peut pas acheter l’âme des ouvriers de Porsche”, et “on ne peut pas construire une Porsche avec des morceaux de Polo”, a notamment lancé Uwe Hück qui craint qu’une reprise de son entreprise par VW ne mette en danger l’avenir des 11.000 employés de Porsche.

“Les ouvriers de Porsche ont réalisé des performances extraordinaires au cours des 14 dernières années, et ils vont maintenant lutter de façon extraordinaire pour leur autonomie”, a ajouté M. Hück.

Le comité d’entreprise et le syndicat IG Metall ont prévu d’occuper les usines Porsche de Zuffenhausen et de Weissach et de déclencher la grève en cas de reprise par Volkswagen, ajoute par ailleurs le journal.

Ces déclarations surviennent alors que l’incertitude plane sur l’avenir de la direction du groupe. Depuis plusieurs jours le patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, est donné sur le départ par plusieurs médias.

L’intéressé a laissé entendre jeudi qu’il n’avait aucunement l’intention de démissionner, mais selon le journal Bild am Sonntag (BamS), son départ est acquis et sera officialisé lors de la semaine à venir.

M. Wiedeking, qui dirige Porsche depuis 16 ans, partirait avec un “parachute doré” conséquent. “On parle de 100 millions d’euros”, selon le journal, qui précise que le dirigeant gagnait jusqu’à présent quelque 77 millions d’euros par an.

Porsche est aujourd’hui en grande difficulté, peinant à supporter un endettement de 9 milliards d’euros lié au rachat de 51% de son compatriote Volkswagen, numéro un européen de l’automobile.

Et c’est au final Volkswagen qui pourrait très prochainement racheter Porsche au prix de huit milliards d’euros, affirme l’édition à paraître lundi du magazine Spiegel.

Porsche a convoqué un conseil de surveillance extraordinaire pour jeudi.

Selon des sources proches du conseil, il s’agira de discuter à la fois d’une offre déposée par le Qatar portant sur une entrée au capital de Porsche et sur le rachat d’options sur actions Volkswagen détenues par Porsche, ainsi que d’examiner l’offre de rachat de Volkswagen.