La baisse des prix déclenchera une hausse du Smic d’environ 1% en juillet

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é dans une usine de Nîmes le 14 juin 2007 (Photo : Pascal Guyot)

[12/06/2009 08:52:52] PARIS (AFP) La baisse des prix annoncée vendredi par l’Insee va ramener la revalorisation annuelle du Smic autour de +1,05% au 1er juillet, sauf coup de pouce du gouvernement, exclu jusqu’à présent, selon le mode de calcul en vigueur.

L’inflation pour les ménages ouvriers et employés (hors tabac) sur laquelle est en partie indexé le Smic a en effet enregistré une baisse de 0,2% de mai 2008 à mai 2009 (contre -0,3% pour l’ensemble des ménages), selon l’Insee.

Cette baisse va amputer de 0,2 point l’accroissement du Smic, provisoirement estimé à 1,25%, correspondant à la moitié du gain annuel de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO), conformément au code du travail.

La confirmation de l’évolution du SHBO sera connue le 19 juin et l’annonce de la hausse du Smic doit avoir lieu le 22 juin devant la Commission nationale de la négociation collective (CNNC, syndicats, patronat, gouvernement). La revalorisation prendra effet au 1er juillet.

La revalorisation annuelle du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic), applicable quels que soient l’âge, le secteur ou le lieu d’activité, obéit à des règles fixées dans la foulée de mai 1968, et réformées par le gouvernement en 2008.

A partir de 2010, la revalorisation aura lieu le 1er janvier.

Le coup de pouce au Smic et la revalorisation des minima sociaux, des pensions et des retraites sont les principales revendications des syndicats qui appellent à manifester samedi.

“Je demande au gouvernement d’être logique. Ou il augmente le Smic, ou il change le système d’aides aux entreprises (…) totalement centré sur le Smic”, a critiqué lundi le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, en soulignant que moins les entreprises payent leurs salariés plus elles sont aidées par des allègements de cotisations patronales.

Or, la récession se nourrit, selon les syndicats, de la faiblesse des salaires, qui pèse sur la consommation et a entretenu l’endettement des ménages à l’origine de la crise notamment aux Etats-Unis.

Pour le gouvernement au contraire, tout coup de pouce supplémentaire au Smic risque de pénaliser des emplois. Il a été conforté lundi par un groupe d’experts de cinq économistes jugeant que “les hausses du Smic ont été particulièrement soutenues depuis une quinzaine d’années”, avec “des conséquences incontestablement défavorables”.

Dans une récente note de la fondation Terra Nova (gauche), un autre économiste Philippe Askenazy (CNRS) estimait pour sa part que “si le salaire minimum n’est pas une réponse à la crise immédiate, il devient fondamentalement une norme sociale dans une économie sans repère” et “un outil de stabilisation de long terme des économies développées de marché, du partage entre le capital et le travail”.