Tunisie – Commerce : Les entreprises tunisiennes sont-elles inquiètes?

Une enquête sur les obstacles techniques au commerce a été
présentée, le 10 février 2009, lors d’un atelier de travail organisé par le
ministère du Commerce et de l’Artisanat sur la facilitation des exportations.
Elle a consisté en un sondage auprès de 159 entreprises tunisiennes
exportatrices, et a pour objectif de déterminer les obstacles techniques
auxquels elles font face tant sur le marché local que sur le marché extérieur.

Sur le terrain, les entreprises tunisiennes concernées par cette enquête sue
se montrent méfiantes. Sur le marché local, les principaux obstacles ont trait à
la faible demande (très important pour 42,2% des entreprises),
l’approvisionnement en main-d’œuvre qualifiée (34,1%), l’accès au crédit
(32,6%), la distribution (31,9%), les impôts sur le capital et les impôts sur le
travail (peu important pour 36,6%).

Sur les marchés extérieurs, nos entreprises sont préoccupées par la qualité
du produit (très important pour 65%), la faible demande (51,91%), les coûts du
fret (48,92%), les coûts du marketing (42,33%), l’approvisionnement en
main-d’œuvre qualifié (41,48%), etc.

Les contraintes à l’exportation relèvent également de la faible demande, du
coût de conception des produits à l’exportation, du coût d’analyse et de
certification, etc. Pour l’Union européenne, c’est le deuxième aspect qui prime
surtout pour les produits chimiques, agricoles ou industriels mais aussi pour le
papier et les produits de papeterie.

Sur ce marché, la faible demande est ressentie également au niveau des
produits chimiques, agricoles ou industriels mais aussi des produits
agroalimentaires et tabac et les produits métallurgiques fabriqués. Pour le
marché américain et canadien, le coût du transport constitue le principal
obstacle, surtout pour l’industrie textile et habillement, les produits
agroalimentaires et tabac et le cuir et produits de la maroquinerie.

Toujours selon l’enquête, les entreprises tunisiennes trouvent que les
contraintes à l’exportation sont liées aux réglementations de qualité ou de
performance (22%), à la certification (18,2%), aux normes de conception (6,3%),
aux procédures d’analyse (14,5%) et à l’étiquetage et/ou l’emballage (6,9%). Le
secteur textile et habillement est le premier concerné par tous ces aspects sauf
pour l’emballage et l’étiquetage où les produits agroalimentaires et tabac le
précédent.

Sur une question sur le degré d’importance des réglementations techniques de
la Tunisie sur la capacité de l’entreprise d’augmenter ses ventes sur le marché
local, 33% seulement des entreprises interrogées pensent qu’il est très
important alors qu’ils sont 60% à le confirmer pour le marché extérieur.

D’ailleurs, M. Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l’Artisanat, l’a
annoncé. Il est question de coordonner les lois économiques tunisiennes avec les
législations européennes, notre premier partenaire commercial. Trois lois sur
les normes, la sécurité des produits agroalimentaires et des produits
industriels sont en cours d’étude. C’est dans cet ordre d’idées qu’il a précisé
qu’un projet de jumelage et un projet d’une convention de reconnaissance des
normes avec l’Union européenne sont en cours de préparation.

Concernant le système douanier, le ministre a souligné que le délai de
dédouanement est passé de 9,3 jours en 2006 à 5,7 jours en 2008. Il a aussitôt
insisté sur la responsabilité des entreprises dans la préparation des délais
d’avant et d’après la douane. Il a affirmé qu’un programme est en cours d’étude
pour mettre à niveau les entreprises dans ce domaine.

MO