Les marchés continuent à flamber en attente du PIB américain

[30/10/2008 20:57:07] PARIS (AFP)

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à la Bourse de New York le 29 octobre 2008 (Photo : Don Emmert)

Les bourses européennes ont enregistré des hausses modestes jeudi, malgré l’accumulation de mauvaises nouvelles de la santé de grandes entreprises mondiales.

Londres a clôturé à +1,16%, Paris à +0,15%, Francfort à +1,26 %, Milan à +1,48%, Madrid à +2%. Les deux bourses de Moscou ont pour leur part connu des rebonds spectaculaires (17% et 19%, respectivement pour le RTS et le Micex) après une embellie des marchés asiatiques.

De son côté, après un rebond à l’ouverture, Wall Street n’était plus qu’en très légère hausse à la mi-journée, le Dow Jones s’établissant à +0,05% et le Nasdaq à +0,18%.

Aux Etats-Unis, la crise du crédit ayant eu raison de la consommation des ménages et de l’investissement, un recul de 0,3 % du produit intérieur brut a été annoncé pour le troisième trimestre.

Le chiffre est moins sévère que prévu, les experts s’attendant à -0,5%, mais il pointe les problèmes auxquels fait face la première économie mondiale, qui avait progressé de 2,8% au deuxième trimestre. Ainsi, la consommation des ménages a reculé de 3,1% en rythme annuel entre juillet et septembre, la plus forte chute depuis 1980.

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éricain en rythme annuel

La Maison Blanche a reconnu que les chiffres négatifs du PIB reflétaient les difficultés de l’économie américaine, mais a assuré que l’administration s’efforçait de ramener la croissance et la création d’emplois d’ici aux premiers mois de 2009.

“Nous croyons que nous avons devant nous quelques mois difficiles”, a reconnu le chef des conseillers économiques de M. Bush, Edward Lazear, devant la presse.

En Europe, la bonne nouvelle est venue d’Allemagne, où le chômage est passé sous la barre des trois millions de personnes en octobre, pour la première fois depuis seize ans.

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çais Eric Woerth à l’Assemblée Nationale le 22 octobre 2008 (Photo : Stephane de Sakutin)

En France en revanche, une hausse du chômage devait au contraire être annoncée jeudi soir, et le ministre du Budget Eric Woerth a évoqué “un ralentissement extraordinairement fort de l’économie”.

La confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs de la zone euro a d’ailleurs chuté en octobre à son plus bas niveau depuis 1993, enregistrant son plus fort recul depuis la création de cet indice en 1985.

Un peu partout de grandes entreprises ont annoncé suppressions d’emploi ou perspectives en baisse.

Le groupe américain de services financiers American Express a annoncé la suppression de 7.000 emplois, soit environ 10% de ses effectifs à l’échelle mondiale, dans le cadre d’un programme de réduction de ses coûts de 1,8 milliard de dollars.

Le numéro un mondial de la chimie BASF, dont les résultats ont chuté, a annoncé 1.000 suppressions d’emplois dans le monde d’ici à 2012, soulignant que “les conséquences de la crise financière mondiale (…) se sont aggravées nettement vers la fin du troisième trimestre”.

Plusieurs grands groupes allemands ont abaissé leurs prévisions de résultats pour l’année, dont le fabriquant de camions MAN et l’équipementier Continental.

La première banque allemande Deutsche Bank a annoncé un repli de 75% de son bénéfice au troisième trimestre en raison de nouvelles dépréciations d’actifs.

Le groupe sidérurgiste Duferco Belgium va pour sa part réduire sa production “de l’ordre de 30%” au quatrième trimestre, “en raison d’une baisse générale de la demande d’acier dans le monde et en Europe”. Le groupe a déposé des demandes de chômage économique pour plusieurs sociétés en Belgique et en France.

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à Fos-sur-Mer le 30 octobre 2008 (Photo : Michel Gangne)

Le géant industriel américain General Electric (GE) va licencier 500 employés dans ses usines en Hongrie sur un effectif de 15.000 personnes dans le pays. Quant au secteur automobile tchèque, il pourrait être frappé par la suppression de 10.000 emp)lois, selon l’Association tchèque des industries automobiles (SAP).

Le numéro un mondial de l’acier ArcelorMittal a indiqué qu’il arrêtait pour au moins deux trimestres des hauts-fourneaux d’une douzaine de ses sites européens pour faire face à une nette baisse des commandes des constructeurs automobiles. ArcelorMittal ne prévoit “aucun licenciement pour raison économique pour les deux prochains trimestres”, selon sa direction.

Le système bancaire chinois a également subi une première fissure avec l’annonce par Bank of China, une des quatre grandes banques chinoises, d’une perte nette de l’ordre de 2 milliards de dollars sur des actifs liés aux “subprime” américains.

Le fabricant de téléphones Motorola est tombé dans le rouge au 3e trimestre, avec une perte nette de 397 millions de dollars, contre un bénéfice de 60 millions au 3e trimestre 2007.

Au Japon, Nissan et Toyota ont tous deux annoncé qu’ils allaient réduire leurs effectifs pour s’adapter à la chute de la demande américaine.

D’autres groupes résistent mieux: Volkswagen et France Télécom ont confirmé leurs objectifs pour 2008 et Japan Tobacco a même relevé ses prévisions pour 2008-2009 grâce à de solides ventes de tabac dans les pays émergents.

Face à l’approfondissement de la crise, les gouvernements tentent des plans de relance.

Celui annoncé jeudi au Japon, porte sur 207 milliards d’euros, dont 38 milliards d’euros de dépenses publiques.

Avant cette annonce, Tokyo avait clôturé sur un bond de 9,96%, Hong Kong s’est envolé de 12,82% et Séoul de 11,95%.

Berlin a de son côté annoncé que le gouvernement allemand pourrait dépenser jusqu’à 30 milliards d’euros pour soutenir la conjoncture via diverses initiatives. Les mesures devraient être annoncées la semaine prochaine, selon le ministère de l’Economie.