Banques : aux guichets, les salariés confrontés aux questions des clients

 
 
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Guichet d’une banque (Photo : Bertrand Guay)

[05/10/2008 09:17:36] PARIS (AFP) La crise financière suscite en France une forte demande d’informations aux guichets de la part des clients des banques, mais aucun mouvement de retrait important de fonds, selon les cadres ou les sources syndicales interrogées par l’AFP.

“Il n’y a ni panique, ni retraits significatifs, le problème est plutôt de manquer de vraie réponse aux questions des clients, même si certaines banques ont une politique d’information claire”, observe un syndicaliste CFDT des banques populaires du Nord.

“La question qui revient tout le temps, c’est celle des 70.000 euros de garantie des dépôts” ajoute-t-il.

En cas de faillite bancaire, une loi française de 1999 protège les économies des épargnants dans la limite de 70.000 euros. Avec ce niveau de garantie, “plus de 92% des déposants seraient couverts intégralement”, assure le président du fonds de garantie des dépôts, Charles Cornut.

Mais ce fonds, bien que doté fin 2006 de 1,7 milliard d’euros, ne pourrait pas “indemniser des centaines de milliers de déposants” et serait contraint d’emprunter auprès de ses adhérents, a ajouté M. Cornut.

Le plafond de 70.000 euros a d’ailleurs incité certains clients d’autres banques à déposer à la Caisse d’Epargne leurs économies dépassant les 70.000 euros. Mais leur nombre ne dépasse pas une dizaine, indique Richard Channel, délégué syndical CFTC à Toulon (sud).

Même constat à la Société Générale de Paris, où “quelques clients répartissent leurs comptes entre plusieurs banques depuis le début de la crise. Mais pour la grande majorité, le compte bancaire se résume à un salaire qui part très vite en virements pour l’EDF, le téléphone et les impôts”, indique Michel Marchet, délégué CGT.

A la Caisse d’Epargne de Bretagne (ouest), “aucun mouvement anormal de retraits” n’a été constaté. Les dépôts n’ont “jamais été aussi importants qu’au cours des dernières semaines”, constate un responsable, qui observe par ailleurs un accroissement de 10 à 20% des demandes de renseignement dans les agences ou par téléphone. Les clients ont tous la même question: “que dois-je faire de mon argent ?”

A la Caisse d’Epargne du Havre (Nord-ouest), un responsable n’a pas observé non plus de “vent de panique”. Dans le Finistère (Ouest), un responsable du Crédit agricole de Crozon note simplement une “forte demande d’informations” sur la situation de la banque en général et sur la barre des 70.000 euros.

Globalement, les visites à la succursale ont augmenté de 10%. “Les clients ont besoin d’être rassurés. Il ne faut surtout pas laisser la place à la panique. On écoute les demandes et on rassure très vite”, a indiqué à l’AFP ce responsable qui ne souhaite pas être cité.

Au Crédit Lyonnais, fusionné avec le Crédit Agricole en 2004, les salariés font valoir que l’activité de banque d’affaires a été filialisée depuis 2005 et que la banque de dépôt affiche au contraire des résultats meilleurs que prévu, indique Claude Moll, délégué CGT.

 05/10/2008 09:17:36 – Â© 2008 AFP