Crise financière : accord aux Etats-Unis, le Benelux au chevet de Fortis

 
 
[28/09/2008 21:41:38] WASHINGTON (AFP)

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ès américain un samedi, le 27 septembre 2008 à Washington (Photo : Mark Wilson)

Le Congrès américain est parvenu à un accord dimanche sur le plan de sauvetage bancaire tandis que le Benelux était au chevet du bancassureur Fortis, malmené par la crise qui aurait fait une autre victime, la britannique Bradford and Bingley.

Au terme d’une semaine d’âpres négociations, les chefs de file du Congrès et l’administration du président George W. Bush sont tombés d’accord sur les dispositions du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars destiné à renflouer les banques américaines.

“Je pense que c’est un bon résultat”, a déclaré le principal négociateur républicain, Judd Gregg, qui a annoncé l’accord en précisant que le projet de loi devrait être voté lundi.

L’administration Bush souhaitait que le Congrès parvienne à un accord avant l’ouverture lundi des places financières mondiales, afin de calmer les marchés et stabiliser le système financier.

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ésidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, le 27 septembre 2008 au Capitole à Washington (Photo : Mark Wilson)

Dans les discussions autour de son plan, le gouvernement a dû affronter des réticences venant de son propre camp républicain, hostile à une intervention de l’Etat dans le secteur privé, dont l’ampleur est unique dans l’histoire américaine.

Le candidat républicain à l’élection présidentielle du 4 novembre, John McCain, a déclaré plus tôt sur ABC que les “grandes lignes (du plan, montrent) que c’est quelque chose que nous allons tous devoir digérer et avec lequel nous allons pouvoir avancer”, ajoutant: “l’option de ne rien faire n’est tout simplement pas acceptable”.

Son adversaire démocrate Barack Obama a lui aussi déploré le prix à payer. “Quand on demande aux contribuables de prendre des mesures extraordinaires à cause de l’irresponsabilité de certains, il n’y a pas de quoi se féliciter. Mais ces mesures sont nécessaires”, a-t-il concédé sur la chaîne CBS.

Selon l’ébauche transmise par le cabinet de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, la manne des 700 milliards de dollars serait versée en plusieurs fois. Le plan donnerait la priorité au remboursement de l’Etat, après une dépense initiale très lourde pour les finances publiques.

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étaire américain au Trésor Henry Paulson quitte le Capitole, le 27 septembre 2008 à Washington (Photo : Mark Wilson)

Il assurerait entre autres un contrôle public étroit des rachats aux banques d’actifs invendables, et limiterait les “parachutes dorés”, selon l’expression de Mme Pelosi.

En Europe, le ministre luxembourgeois du Budget, Luc Frieden, a annoncé que le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas seraient prêts à intervenir pour sauver le belgo-néerlandais Fortis, via une prise de participation.

“Deux possibilités s’offrent, la première ce serait qu’une banque étrangère reprenne le groupe en entier”, a-t-il déclaré sur une chaîne de son pays.

“Le deuxième scénario”, si la première option ne peut fonctionner, “c’est que le gouvernement luxembourgeois prenne un rôle important dans la banque Fortis, le gouvernement belge ferait la même chose en Belgique et le gouvernement néerlandais aux Pays-Bas”, a ajouté le ministre.

Le Premier ministre des Pays-Bas, Jan Peter Balkenende, a espéré qu’une solution soit trouvée “avant la fin de la soirée”.

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Joelle Milquet, ministre belge de l’Emploi au conseil extradordinaire des ministres du Benelux le 28 septembre 2008 (Photo : Eric Vidal)

Avant ces déclarations, des informations de presse avaient indiqué que l’option d’un rachat de Fortis par un concurrent étranger, en l’occurence le français BNP Paribas, était la plus probable.

L’action Fortis a perdu plus de 20% de sa valeur vendredi en Bourse, en raison de craintes quant à sa solvabilité.

La crise financière a éclaté il y a un peu plus d’un an dans le secteur du “subprime” –crédits hypothécaires à hauts risques à taux de remboursement élevés et variables– aux Etats-Unis. Elle a provoqué ces dernières semaines la débâcle de grands noms de la finance américaine dont Lehman Brothers et Washington Mutual et aurait fait une nouvelle victime en Grande-Bretagne, selon la presse de dimanche.

Selon le site internet de la BBC, le gouvernement britannique va nationaliser les prêts de la banque en difficulté Bradford & Bingley (B&B) et cherche à vendre ses succursales à une autre banque. La BBC affirme que le Trésor va utiliser pour cette nationalisation la législation spéciale qui avait servi en février pour le sauvetage de Northern Rock.

L’annonce officielle de ces projets pour B&B, spécialisée dans l’investissement locatif, pourrait être faite dès dimanche soir, ou lundi matin, selon la BBC. Si B&B disparaît, elle sera la quatrième banque britannique à subir ce sort cette année, avec Northern Rock, Alliance & Leicester et HBOS, qui va être achetée par sa rivale Lloyds TSB.

 28/09/2008 21:41:38 – Â© 2008 AFP