Total a dégagé d’importants bénéfices en 2007 grâce à la flambée du brut

 
 
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Le directeur général de Total Christophe de Margerie le 13 février 2008, lors d’une présentation des résultats du groupe à Paris. (Photo : Eric Piermont)

[13/02/2008 17:33:42] PARIS (AFP) Total a dégagé comme attendu d’énormes bénéfices en 2007 grâce à la flambée des prix du brut et s’est distingué de ses concurrents par une hausse de sa production, seule manière à ses yeux de répondre à la demande voire de modérer la hausse des prix.

Le groupe pétrolier a dégagé en 2007 un bénéfice net ajusté, chiffre de référence du secteur, de 12,203 milliards d’euros, en baisse de 3% par rapport au record de 2006 de 12,585 milliards.

Total a été pénalisé par la faiblesse du dollar, alors que le groupe français dépense en euros et vend son pétrole en dollars.

Ce bénéfice reste cependant le plus gros enregistré en 2007 par une entreprise française, et atteint un record en dollars, en hausse de 6% à 16,723 milliards de dollars.

Non ajusté, soit avec les éléments exceptionnels, il augmente de 12% et dépasse les attentes des analystes, à 13,181 milliards d’euros.

Le marché n’a pas été surpris par ces résultats, si bien que l’action Total a terminé en baisse de 0,10% à 49,45 euros dans un marché en hausse de 0,30%.

Ce sont “les meilleurs résultats parmi les majors”, s’est félicité le directeur général de Total, Christophe de Margerie.

Comme ses concurrents, Total a profité de la flambée des prix du baril de brut, qui ont frôlé à New York les 100 dollars fin novembre, avant de franchir ce seuil début janvier. Si bien que son bénéfice du quatrième trimestre a bondi de 14%.

Le quatrième groupe pétrolier mondial (avec l’américain Chevron) s’est en revanche distingué des autres “majors” en augmentant sa production de 1,5% à 2,391 millions de barils par jour, alors que ses concurrents ont tous accusé une baisse en 2007.

La hausse a été portée par “la montée en puissance” du champ de Dalia en Angola, et “les démarrages réussis” des projets Rosa en Angola et Dolphin au Moyen-Orient. Elle se poursuivra de manière “significative” en 2008, même avec un baril à 80 dollars, grâce à ces projets et aux ventes de gaz naturel liquéfié, selon Total.

Total a aussi confirmé sa prévision d’une hausse de sa production de 4% par an en moyenne sur 2006-2010.

Augmenter la production est essentiel aux yeux de Total pour répondre à une demande croissante en énergie, voire juguler la hausse des prix, mais reste une gageure quand toute hausse de prix du brut se traduit par une perte en volume dans les contrats de partage de production et quand certains Etats nationalisent leurs ressources pétrolières.

“Ce qui manque sur le marché, ce sont des capacités de production. Ce n’est pas un problème de réserves”, a souligné le patron de Total, qui prévoit aussi d’augmenter de près de 19% ses investissements en 2008, à 19 milliards de dollars.

La CGT a demandé que Total, au lieu de “privilégier” l’exploration production, “investisse dans l’ensemble de ses raffineries françaises” pour préserver l’emploi.

“Les prix du pétrole resteront élevés” et “ce n’est pas avec les marges à la pompe qu’on va régler le problème” mais en parvenant à “plus d’énergie produite”, a expliqué M. de Margerie, alors que les records du brut engendrent régulièrement une polémique en France sur les prix des carburants.

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui accuse Total, premier distributeur de carburants en France, de ne pas suffisamment modérer ses prix à la pompe, a réclamé mercredi une “contribution citoyenne” des groupes pétroliers pour compenser “l’inflation continue” du prix des carburants.

M. de Margerie a assuré que Total avait “tenu ses engagements” à modérer la hausse des prix des carburants, comme il s’y était engagé en novembre lors d’une table ronde au ministère de l’Economie.

Alors que l’ONG des Amis de la Terre a qualifié de “très mauvaise nouvelle” une hausse de la production “à l’heure de l’urgence écologique et climatique”, M. de Margerie a promis de devenir un groupe “propre”, grâce à une “montée en puissance” de nouvelles ressources, comme le gaz, l’énergie solaire, ou le captage du CO2.

Il n’a pas exclu de se lancer dans un autre projet nucléaire après le partenariat conclu avec les groupes français Suez et Areva pour proposer deux réacteurs EPR aux Emirats.

 13/02/2008 17:33:42 – © 2008 AFP