World Economic Forum-BIRD-BAD : Infrastructures, institutions et financements pour une Afrique plus compétitive

worldforum200.jpgD’après
un nouveau rapport du World Economic Forum, de la Banque mondiale et de la
Banque africaine de développement, qui dresse le bilan de la compétitivité
africaine, il faut que les gouvernements africains et leurs partenaires
internationaux améliorent l’accès au financement, reconstruisent les
infrastructures et renforcent les institutions.

Les entreprises africaines peuvent devenir beaucoup plus compétitives, à
condition toutefois que les gouvernements africains et leurs partenaires
internationaux améliorent l’accès au financement, reconstruisent les
infrastructures et renforcent les institutions.

Ce sont là les conclusions du «The Africa Competitiveness Report 2007 »,
fruit des efforts de recherche du World Economic Forum, de la Banque
africaine de développement et de la Banque mondiale, et rendu public
mercredi 13 juin, à Cape Town (Afrique du Sud).

La difficulté d’accéder aux services financiers constitue le principal
obstacle à surmonter pour les entreprises africaines mais les
infrastructures déficientes, la corruption et la faiblesse des institutions
nuisent également à la compétitivité des biens et services africains sur le
marché mondial. Par ailleurs, le rapport souligne le nombre croissant de
projets couronnés de succès dans cette région du monde et met en évidence
les mesures que les pays peuvent prendre pour favoriser le développement des
affaires.

Rédigé conjointement, le rapport a été publié en prélude au World Economic
Forum sur l’Afrique, qui se déroulera du 13 au 15 juin à Cape Town. Il
s’agit du premier rapport sur l’environnement conjoncturel des entreprises
africaines qui rassemble les connaissances et l’expertise des trois
organisations, marquant ainsi une nouvelle étape en termes de coopération
dans le domaine de la recherche.

Le rapport présente aussi une vision intégrée des défis politiques auxquels
les nations africaines sont confrontées tandis qu’elles jettent les bases
d’une croissance et d’une prospérité durables.

Les cinq thèmes communs qui émergent de l’analyse du paysage de
compétitivité en Afrique sont les suivants:

1- Un cadre politique favorable est essentiel pour garantir un bon
environnement économique. Le cadre politique est un facteur plus important
que la géographie ou l’abondance de ressources naturelles. Les pays qui ont
appliqué des politiques saines se classent mieux en termes de compétitivité
et présentent une meilleure croissance et une meilleure productivité.

2- L’accès au financement demeure un obstacle majeur pour les entreprises
africaines. Par ailleurs, les améliorations dans le domaine juridique (collatéralisation,
transparence et contrôle de meilleure qualité) constituent un pas
indispensable afin de libérer le potentiel financier nécessaire pour
alimenter la compétitivité en Afrique.

3- L’infrastructure reste l’un des principaux problèmes pour les entreprises
africaines. L’énergie et les transports sont les principaux obstacles à
l’amélioration de la productivité et de la compétitivité en Afrique. Les
coupures de courant et les retards de transport font perdre aux entreprises
respectivement jusqu’à 8% et 3% des ventes.

4- La corruption en Afrique reste un sérieux obstacle à l’amélioration de la
productivité et de la compétitivité. Le paiement fréquent de pots-de-vin,
l’application incohérente des lois, le temps passé à négocier avec les
fonctionnaires et les faveurs politiques accordées à des groupes d’intérêt
particuliers ont un impact considérable sur la productivité.

5- Les exemples de réussites ne manquent pas dans la région. Le Global Competitiveness Index du World Economic Forum montre que la région et
l’Afrique sub-saharienne en particulier accusent du retard essentiellement
dans le domaine des infrastructures et de l’enseignement de base. Pourtant,
de nombreux pays font beaucoup mieux dans des domaines liés à la maîtrise
technologique et à l’efficience. Il reste à trouver les moyens de promouvoir
et d’étendre ces opportunités.

«Le travail accompli par le World Economic Forum dans le domaine de la
compétitivité permet de mieux comprendre les défis posés aux décideurs
politiques et à la communauté internationale désireux d’apporter un soutien
plus efficace à ces pays. L’Africa Competitiveness Report publié cette année
est une tentative globale de nos trois organisations pour placer le
continent dans un contexte international plus vaste et mettre en lumière les
aspects importants du développement dans la région», a déclaré Klaus Schwab,
Executive Chairman du World Economic Forum.

«L’Afrique a toutes les cartes en main pour devenir un acteur beaucoup plus
compétitif dans l’économie mondiale», a déclaré Obiageli Katryn Ezekwesili,
Vice-présidente de la Banque mondiale chargée de l’Afrique. «Cette étude
montre que si plusieurs gouvernements ont amélioré de manière significative
le climat des affaires dans leur pays, la région dans son ensemble a encore
de gros efforts à fournir pour faire de l’Afrique un pôle de compétitivité
pour les entreprises. Ces changements au niveau du climat économique,
combinés avec un meilleur accès au financement et de nouveaux
investissements dans le domaine des infrastructures, devraient permettre à
l’Afrique de donner un coup de pouce à son développement, de créer des
emplois et de réduire la pauvreté.»

«La clé de l’avenir pour les économies africaines est le commerce et
l’investissement et, partant, le climat des affaires. La Banque africaine de
développement vise à agir comme un catalyseur pour améliorer le climat
d’investissement et à répondre à la demande dans le cadre de ses objectifs
de développement. Dans cette optique, nous invitons les investisseurs à
jeter un regard différent sur les opportunités qui s’offrent à eux dans les
pays africains. J’applaudis les progrès tangibles réalisés dans les domaines
juridique et institutionnel. Mais nous devons aujourd’hui nous attaquer avec
détermination aux autres obstacles, physiques ceux-là, à savoir les
infrastructures. Il est extrêmement clair aujourd’hui que la pénurie
d’énergie, la mauvaise qualité des routes, la communication inadéquate entre
les pays et les régions constituent un réel frein au développement du
secteur privé et à la croissance économique. Plus particulièrement, les
pénuries d’énergie menacent les réalisations économiques des six dernières
années», a déclaré Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de
développement.

Le rapport analyse de nombreux aspects de l’environnement commercial
africain et met en lumière les problèmes clés qui entravent l’amélioration
de la compétitivité et de l’emploi en Afrique. Cette année, le document
passe en revue de nombreux aspects de l’environnement commercial africain et
examine plusieurs éléments clés pour la prospérité des nations africaines.
Il comporte notamment une évaluation détaillée des moteurs de productivité
et de création d’emplois. On peut y trouver plus particulièrement le
classement de 29 pays africains dans le Global Competitiveness Index, le
climat de compétitivité et d’investissement dans les quatre plus grandes
économies africaines (Afrique du Sud, Algérie, Nigéria et Egypte), l’effet
des inégalités entre hommes et femmes sur l’emploi et la compétitivité,
ainsi que le rôle des nouvelles technologies dans la dynamisation de
l’environnement économique.

Le rapport présente aussi des profils détaillés en termes de compétitivité
et d’investissement et fait un bilan complet des moteurs de compétitivité
pour chacun des pays analysés.

L’Africa Competitiveness Report 2007 est non seulement un outil d’une valeur
inestimable pour les décideurs politiques, les stratèges commerciaux et
d’autres acteurs clés mais constitue aussi une lecture essentielle pour tous
ceux qui s’intéressent à cette région du monde.

(Source : World Economic Forum)