Ski : saison très contrastée pour les stations alpines selon l’altitude

 
 
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Des skieurs sur les pistes d’Avoriaz le 20 janvier 2007 (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[03/05/2007 08:08:44] GRENOBLE (AFP) Les dernières grandes stations alpines d’altitude fermeront leurs remontées mécaniques le 8 mai, avec un bilan saisonnier satisfaisant qui contraste avec celui de nombreuses stations de basse et moyenne altitude, victimes de la douceur, selon les professionnels.

Tous massifs confondus, la montagne française connaîtra cet hiver un recul de l’activité de 12% en moyenne des journées skieurs par rapport à la saison précédente ou moins 10% pour les recettes des remontées, selon les données du Syndicat national des téléphériques (SNTF) révélées mercredi soir. Mais les disparités sont énormes selon les massifs, et surtout les stations.

Si l’on compare les chiffres de cette saison à une moyenne lissée sur cinq ans, les Vosges enregistrent une baisse de 53%, le Jura de 42% et le Massif central de 18%. Les Pyrénées, elles, dégringolent de 26%, avec certaines stations de ce massif qui ont limité le recul à -3%, et d’autres qui n’ont pratiquement pas ouvert et sont en baisse de 95%.

Les Alpes du sud progressent de 1,2%, la Haute-Savoie baisse de 6%, l’Isère de 16% et la Savoie, département qui concentre à lui seul 46% du chiffre d’affaires des remontées mécaniques françaises, limite la baisse à 2%.

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La station de ski de l’Alpe d’Huez (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

Pour la Plagne (Savoie), plus importante station française (en termes de chiffre d’affaires des remontées mécaniques), l’activité progresse de 2% par rapport à la saison 2005-2006, qui avait réalisé le chiffre record de 57,6 millions d’euros, selon des chiffres provisoires qui devraient être corrigés à la hausse.

“Les vacances de Pâques ont été excellentes, avec + 50% d’activité”, souligne l’office du tourisme.

Perchée à 2.300 m d’altitude, la plus haute station de France, Val Thorens (Savoie), va elle annoncer une progression de sa fréquentation de 3 à 4% sur l’année précédente, déjà excellente. Toujours en Savoie, les remontées mécaniques de Tignes avaient enregistré au 14 avril une augmentation du nombre de skieurs de 2,9%, et Pâques a été très bon.

Aux Arcs (Savoie), l’activité est stable. Courchevel et Méribel, en Savoie, et l’Alpe d’Huez (Isère) devraient enregistrer un tassement de 3%, au même titre qu’une station de moyenne altitude de la vallée de la Maurienne, Les Karellis.

“Certains téléspectateurs, en voyant des images de stations de basse altitude sans neige, ont cru que ce phénomène touchait toute la montagne”, regrette l’office du tourisme des Karellis.

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Un remonte-pente dans la station d’Autrans dans le Vercors, touchée par le manque de neige, le 11 janvier 2007 (Photo : Jean-Pierre Clatot)

Le directeur du SNTF, Laurent Reynaud, trouve dans les chiffres de la saison 2006/2007 des raisons d’être optimiste: “Il faut les comparer avec les données de l’hiver 1989/90, durant lequel la chaleur et le manque de neige avaient fait chuter la fréquentation de la montagne de 30%. Cette année, nous avons eu l’hiver le plus chaud depuis 55 ans et la fréquentation est en baisse entre 10 et 15 %”.

Selon le président du SNTF, Jean-Charles Faraudo, “les exploitants ont développé la neige de culture, travaillé les pistes, les ont +végétalisées+ pour qu’elles retiennent mieux la neige. (…) Nous avons augmenté notre résistance aux aléas climatiques et nous avons une activité beaucoup plus robuste que le prétendent ceux qui annoncent la fin des sports d’hiver”.

Pour le ski, la neige n’est pas l’unique condition du succès et le fait qu’en 2008 Pâques tombe le 23 mars inquiète déjà la profession: après Pâques, ils sont nombreux ranger leurs skis et sortir leur vélo, remarque un hôtelier.

 03/05/2007 08:08:44 – © 2007 AFP