Les Etats-Unis et la Corée signent le plus grand accord de libre-échange depuis l’Aléna

 
 
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Le ministre sud-coréen du Commerce Kim Hyun-Chong (d) et l’adjoint à la représentante américaine pour le Commerce Karan Bhatia lors d’une conférence de presse, le 2 avril 2007 à Séoul (Photo : Jung Yeon-Je)

[02/04/2007 09:34:37] SEOUL (AFP) Américains et Sud-Coréens sont parvenus lundi à Séoul, après dix mois de négociations ardues, à s’entendre sur l’ouverture de leurs frontières, signant le plus important traité du genre conclu par les Etats-Unis depuis l’Accord nord-américain de libre-échange (Aléna).

Cet accord “du XXIe siècle” sera bénéfique aussi bien pour les Etats-Unis que pour la Corée, a indiqué à Séoul Karan Bhatia, adjoint à la représentante américaine pour le Commerce (USTR), lors d’une conférence de presse officialisant l’entente.

Les négociations, qui duraient depuis 10 mois, devaient aboutir vendredi mais cette date-butoir avait été repoussée à deux reprises face aux différends persistants sur le riz, les automobiles et le boeuf.

Le traité est le plus important conclu par les Etats-Unis depuis l’Aléna, signé en 1993 avec le Canada et le Mexique. Selon ses défenseurs, il devrait accroître d’environ 15 milliards de dollars les échanges entre les Etats-Unis et la Corée du Sud (74 mds USD l’an dernier).

Il s’agit de la première entente du genre entre les Etats-Unis et une importante économie d’Asie. La Corée du Sud, septième partenaire commercial des Etats-Unis, est la onzième puissance économique mondiale et la troisième en Asie.

Le président américain George W. Bush s’est empressé de louer un accord qui “va générer des occasions d’exportations pour les agriculteurs, les industriels et les fournisseurs de service américains”.

L’entente va “promouvoir la croissance économique et la création d’emplois mieux rémunérés aux Etats-Unis et permettre aux consommateurs de faire des économies tout en disposant d’un choix accru”, a assuré M. Bush dans une lettre aux dirigeants du Sénat et de la Chambre des représentants.

Le président s’est montré déterminer à faire approuver l’accord au plus vite par le Congrès, ce qui ne va pas de soi depuis que les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants.

L’administration américaine avait jusqu’à ce dimanche (heure de Washington, lundi en Corée) pour informer le Congrès des accords commerciaux qu’elle entend signer dans le cadre des pouvoirs de négociations spéciaux dont elle jouit actuellement au titre de la loi dite TPA (Trade Promotion Authority).

Cette autorité, dite “fast track” (“voie rapide”), permet à M. Bush de négocier des accords que le Congrès ne peut qu’approuver ou rejeter en bloc, sans en amender les dispositions. Elle expire le 1er juillet. Compte tenu du délai imposé de 90 jours pour l’examen parlementaire, les négociateurs américains et sud-coréens étaient tenus de s’entendre dimanche au plus tard.

Les Etats-Unis comptent sur cette entente pour réduire leur déficit commercial avec Séoul, qui a atteint 16 mds USD en 2005. Plus de 80% de ce déficit provient des échanges dans l’automobile. Séoul a accepté de modifier ses barrières douanières basées sur la puissance des moteurs, ce qui défavorise les voitures américaines.

Globalement, l’accord prévoit l’élimination immédiate de près de 90% des droits de douane sur les produits industriels, le reste devant être supprimé d’ici 15 ans, a indiqué le négociateur en chef de la Corée du Sud, Kim Jong-hoon.

La Corée du Sud, dont le Parlement doit ratifier l’accord, a en revanche réussi à exclure de l’accord l’ouverture de ses frontières au riz américain bon marché, ce qui suscite de vives protestations des agriculteurs.

Les Etats-Unis ont cependant obtenu l’ouverture des frontières sud-coréennes au boeuf américain. Séoul a promis d’éliminer ses droits de douane de 40% sous dix ans, selon des responsables sud-coréens.

 02/04/2007 09:34:37 – © 2007 AFP