Yémen : Comment sortir du sous-développement

 
 

yemen2603.jpgCette
question lancinante revient dans tous les esprits et fait l’objet de tas de
séminaires, colloques, créations de structures plus ou moins efficaces… mais
les résultats sont assez médiocres. En général, à travers la planète, les
riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent …

Mais quand on a un pays au passé prestigieux avec des ressources naturelles
importantes, toute architecture développée à l’extrême, des bâtiments de 6
étages qui sont fonctionnels depuis plus de 800 ans, des techniques
d’irrigation qui font pâlir plus d’un spécialiste, des techniques de
construction anciennes ultra modernes mais un sous-développement structurel
activé par une consommation effrénée de qat qui démarre à 14h et se termine
à 22h, et quand on visite un champ de qat -ce sont des feuilles d’arbres- et
des aires de vente, on constate que ce produit est florissant et constitue
l’une des composantes de l’économie. Sans aller dans le détail, il crée plus
de 1 million d’emplois directs et indirects.

Mais la question qui se pose est de savoir comment remplir ce vide devant
la volonté affichée de l’Etat de réduire cette consommation. Parallèlement à
ce phénomène, on découvre des tas de curiosités typiquement moyen-orientales
: les gens qui ont plusieurs emplois, mon chauffeur de taxi s’est avéré
ingénieur climatologue de 25 ans d’expérience avec un salaire de 150 dollars
et un loyer de 75 dollars et 4 gosses, alors il arrondit ses fins de mois en
faisant le taxi l’après-midi, ce qui couvre le loyer.

On m’a raconté que, dans le cadre de la mise en place d’une carte
d’identité nationale, on a mis en place un système d’identification par
empreintes digitales et découvert qu’un individu avait 32 emplois
différents, et 2 emplois sont un minimum ……

Un autre constat évident : le nombre de touristes augmente, et certains
vont parfois même dans les régions les plus inhospitalières avec la
protection de l’armée pour visiter par exemple le plus ancien barrage au
monde.

C’est simple et c’est évident, le potentiel existe, les hommes doivent
exister, et l’ossature du pays et son expérience sont centenaires ; et
d’après ce que j’ai vu comme chantiers, la volonté politique existe.

Maintenant ce qu’il faut peut-être, c’est remonter dans le classement de
la corruption -le Yémen est à la 111ème place- et réduire la
consommation de qat.

Bon courage à ce pays millénaire !