Fusion GDF-Suez : GDF proposerait plusieurs solutions à Bruxelles selon la CGT, la direction dément

 
 
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Photo prise le 19 septembre 2006 à Issy-les-Moulineaux de l’immeuble EDF-GDF (Photo : Joël Saget)

[19/09/2006 22:14:55] PARIS (AFP) Gaz de France devrait proposer à Bruxelles plusieurs solutions, telle la filialisation de ses terminaux méthaniers, pour remédier aux problèmes de concurrence que soulève sa fusion avec Suez, selon des informations de la CGT-énergie, démenties toutefois par la direction.

GDF pourrait également proposer la mise sur le marché de 10% de ses approvisionnements en gaz, qui ne se ferait pas sous forme de mise aux enchères mais sous forme de cessions, a-t-on appris mardi soir auprès de la fédération CGT de l’énergie.

Le groupe gazier, comme son PDG Jean-François Cirelli l’avait déjà évoqué, pourrait aussi vendre les 25% qu’il détient dans le capital de l’électricien belge SPE, selon la même source.

GDF pourrait en outre céder une partie de son portefeuille de clients en Belgique, indique encore la CGT-énergie.

Interrogée, la direction de GDF, qui n’avait initialement pas souhaité faire de commentaire, a “démenti ces informations”.

Le groupe gazier public a réuni un conseil d’administration mardi après-midi durant lequel la direction a présenté “oralement” les solutions qu’elle entend adresser, par lettre, à la Commission européenne, ont rapporté des administrateurs.

Le projet de fusion pose surtout des problèmes de concurrence en Belgique, où elle ferait passer sous le même toit Electrabel, filiale de Suez à 99%, et la beaucoup plus petite SPE, deuxième compagnie d’électricité de Belgique, détenue à 25% par GDF.

Sur le marché du gaz, la situation est encore plus problématique, GDF étant actuellement le seul à concurrencer l’omniprésent Distrigaz, autre filiale de Suez à 62%.

M. Cirelli ne voulait pas franchir la “ligne rouge” d’une cession de ses infrastructures, tels que les terminaux méthaniers ou les réseaux de transport, auxquels les concurrents demandent un meilleur accès.

Une filialisation des terminaux, destinés à recevoir les navires transportant le gaz naturel liquéfié (GNL), lui permettrait d’en garder toutefois le contrôle.

Suez de son côté rejette l’idée de vendre une partie des centrales nucléaires d’Electrabel ou encore Distrigaz.

GDF et Suez ont jusqu’à mercredi soir pour rendre leurs remèdes à Bruxelles, qui donnera son verdict sur la fusion au plus tard à la mi-novembre.

“Si ces remèdes ne répondaient pas aux problèmes soulevés par la Commission, celle-ci n’aura d’autre choix que d’interdire la fusion”, avait prévenu lundi un porte-parole de la Commission.

A l’issue de la réunion du conseil d’administration de GDF mardi, les administrateurs représentant les salariés (CGT, CFDT et FO) ont dénoncé le refus de la direction de GDF d’examiner avec le CA de façon approfondie les réponses aux demandes de Bruxelles, y voyant un “doigt mis dans l’engrenage des contreparties” exigées par la Commission européenne.

A l’Assemblée nationale, où les députés examinent un projet de privatisation de GDF en préalable à cette fusion, un accord est intervenu mardi entre l’UMP et le PS qui devrait permettre au gouvernement de faire adopter le texte sans recourir à l’article 49.3 de la Constitution (adoption sans vote).

 19/09/2006 22:14:55 – © 2006 AFP